Et de 8! L’équipe de Djerba Music Land n’a de cesse de surprendre. Elle nous a habitués à innover au niveau artistique et scénographique, créant une attente chez les habitués. Pour cette année, elle s’est distinguée par son agilité et son efficacité.
La première soirée du 3 août, les festivaliers de cette édition 2023, des habitués pour la plupart, attendant impatiemment que les DJ Aaron Sevilla, Arodes, Band&Dos et d’autres se saisissent des platines, n’ont pu cacher un certain émerveillement. Tout s’y prêtait. Une scénographie hors norme à même d’assurer à elle seule une évasion. D’entrée de jeu, le festival vous impose un goût de vacances. La scène rend un vibrant hommage à la beauté de l’île des songes. Un soleil lumineux planté au milieu de la scène, entouré de deux flamants d’un rose chatoyant, vous irradie. La symphonie de lumières a rajouté une couche à l’émerveillement. Tout a été pensé et designé pour que la musique puisse jouer pleinement son rôle enivrant.
Mère Nature en a voulu autrement. Vers 19h30, le deuxième jour,une rafale de vent a brisé la scène, emportant avec elle l’univers vers lequel l’équipe voulait emmener les festivaliers et tout espoir d’une soirée réussie. Mais pas pour l’équipe de Djerba Music Land! Elle quia su relever la tête contre vents et marées. Les sentiments entremêlés ont créé un flou,laissant difficilement une place à la rationalité. Dans les couloirs du Radisson Blu, on entendait murmurer «heureusement que cela ne s’est pas produit durant le spectacle et qu’il n’y a pas eu de pertes humaines». Même abasourdis par le choc, Mohamed Jerad, CEO du Radisson Blu, et Mehdi Maghraoui, directeur artistique de DML, ne pouvaient envisager d’annuler la soirée et de décevoir les milliers de festivaliers qui baignaient déjà dans l’excitation de l’attente de la soirée. Des réunions de crise se sont enchaînées. Un élan de solidarité s’est manifesté entre les prestataires. Ils se sont dépassés et se sont donnés corps et âme pour que les DJ internationaux survolant déjà le ciel gardent une bonne image de la Tunisie et que les festivaliers, eux, gardent une bonne image de Djerba Music Land. Les prestataires de l’île ont même proposé leur matériel. La crise a uni et a transcendé. Le génie tunisien s’est mis en action. L’équipe d’organisation et celle de prestataires ont fait preuve d’une agilité et d’une efficacité sans pareille. Elles ont pu défier Mère Nature. Elles ont même remporté le duel. Kungs, Sama’ Abdulhadi, Daly Feker… étaient aux platines au sommet de leur art. «A dire vrai, l’équipe de Djerba Music Land se fixe des ambitions plus élevées d’année en année… et atteint ses objectifs contre vents et marées», nous a confié Mohamed Jerad à la fin de la soirée. Un incident, une crise qui ont révélé la valeur du leadership et du courage de s’entourer des meilleures équipes et prestataires.
Mohamed Jerad et l’équipe du Radisson ont fait le pari, il y a 8 ans, d’un tourisme à valeur ajoutée dans l’île. Ils ont créé le concept. Ils le voulaient concurrent des destinations les plus prisées dans le monde et réalisé avec des compétences 100% tunisiennes. Et ce n’est pas tout! Le plus dur était de le faire vivre en dépit de tous les chocs exogènes: terrorisme, Covid…et aléas climatiques. Et c’est parce que cet épisode est la démonstration même qu’un leadership et qu’une créativité de cette trempe peuvent assurer la pérennité d’un projet aussi complexe, dont les retombées économiques sur l’île ne sont plus à démontrer,que nous saluons l’initiative. La Tunisie a besoin de voir se dupliquer ce type d’évènement dont la mission n’a pas dérogé depuis le premier jour:faire vivre aux milliers de festivaliers une expérience de divertissement moderne avec les exigences les plus pointues. Ces DJ sont d’excellents ambassadeurs pour le pays et ces events sont des porte-drapeaux du brand Tunisie.
La scène du Radisson a accueilli des pointures internationales, à l’instar de Bakayan, & Friends, Mitch B; pour certains, c’est leur première expérience en Tunisie. Tous, éblouis par ce public réactif, mélomane, généreux. Et cette année, ils étaient impressionnés par des équipes dirigeantes et techniques d’une efficacité surprenante. Comme de coutume, le registre musical change à la dernière soirée. La scène vibre avec les danseuses et les chanteurs du spectacle Disco Arabi. Les performances chorégraphiques et scénographiques n’ont pas empêché l’interaction avec le public.