En dépit de l’absence de financements extérieurs suffisants et en ligne avec les prévisions du budget, les avoirs nets en devises de la Banque centrale de Tunisie ont atteint 23 538 MTND à la date du 09/08/2023. Fin 2022, ces réserves étaient de 23 031 MTND, ce qui signifie une entrée nette d’environ 507 MTND depuis le début de l’année.
Pourtant, nous avons assuré 65% du service de la dette 2023. Au 31 juillet, 5 303 MTND ont été déjà payés, un montant auquel il faudra ajouter les obligations samouraï remboursées au début de ce mois de 22,4 Mds¥.
Cette bonne performance est due à trois principaux facteurs.
Le premier est la réduction du déficit de la balance commerciale. Jusqu’à fin juillet 2023, le solde de nos échanges extérieurs s’est établi à -8 687 MTND contre – 11 775 MTND à la même date en 2022. C’est une baisse de 3 088 MTND qui a allégé les pressions sur nos réserves de change.
Le deuxième est l’excellente saison touristique. Les recettes cumulées sont de 3 824 MTND, contre 2 500 MTND en 2022. Nous nous dirigeons vers la meilleure année dans l’histoire du secteur en termes de revenus, compensant une partie du manque de financements.
Le troisième est la bonne tenue des transferts des Tunisiens résidents à l’étranger, de 4 342 MTND au 31 juillet 2023. A ce niveau, il y a un effet volume et un effet prix, puisque la diaspora est essentiellement en Europe et que la monnaie unique a gagné 5% par rapport au dinar depuis le début de l’année.
La question de la capacité de la Tunisie à respecter ses engagements vis-à-vis de ses créanciers en 2023 n’est plus à l’ordre du jour. Si l’Union européenne respecte son engagement de payer son appui budgétaire promis pour cette année, soit 300 M€, nous allons assurer le refinancement des deux tiers du remboursement des eurobonds du mois d’octobre (500 M€).
Tout calcul fait, nous constatons que nous avons besoin d’un financement de 1 327 M$ pour couvrir intégralement le service de la dette. De plus, l’Etat n’a pas que ces charges financières et il doit importer des denrées alimentaires, du carburant, des médicaments et des matières premières. D’où l’importance d’un accord avec une institution financière internationale ou un autre bailleur de fonds pour envoyer un signal aux marchés et aux opérateurs économiques que le pays a toujours une cote de crédibilité.