Les agences de notation ne semblent pas clémentes avec les Etats-Unis. Moody’s a abaissé les notes de crédit d’un grand nombre de petites et moyennes banques américaines et a placé plusieurs grands noms de Wall Street sous surveillance négative. Parmi les prêteurs figurent Bank of New York Mellon, U.S. Bancorp, State Street et Truist Financial. Moody’s a également modifié les perspectives, en les rendant négatives, de 11 banques.
Derrière ces décisions, il y a une réalité: les banques américaines continuent d’être confrontées à des risques de taux d’intérêt et de gestion actif-passif avec des implications pour la liquidité et le capital. La valorisation des actifs à taux fixe, essentiellement les obligations, est sous pression, ce qui fragilise les bilans des établissements de crédit.
Moody’s a également tenu compte des chiffres du deuxième trimestre de nombreuses banques. Ils ont confirmé les pressions croissantes sur la rentabilité, réduisant ainsi la capacité à générer du capital en interne. En même temps, une légère récession de l’économie se profile à l’horizon, au début de 2024, avec des risques particuliers dans les portefeuilles d’immobilier commercial de certaines banques.
Les banques qui ont les pertes latentes (dépréciations des valeurs d’actifs encore dans le bilan), et qui ne sont pas prises en compte dans le calcul des ratios de fonds propres réglementaires, peuvent être sensibles à des pertes soudaines de confiance du marché ou des consommateurs dans un environnement de taux d’intérêt élevés. Ces derniers devraient rester plus longtemps élevés jusqu’à ce que l’inflation revienne dans la fourchette cible de la Fed.
Il faudra s’attendre à des tensions de financement sur le secteur bancaire américain et il y aura probablement un resserrement des conditions de crédit et une augmentation des provisions.
Toutefois, Moody’s a bien précisé que le système bancaire de l’oncle Sam demeure solide dans sa globalité. Il s’agit de certaines faiblesses auxquelles il faut faire attention avant qu’elles ne se transforment en de vrais soucis. N’importe quel problème sérieux dans les banques américaines risque de se propager au monde entier.