L’intelligence artificielle (IA) est à la mode ces derniers mois, depuis que ChatGPT a été mis à la disposition du public. Il y a beaucoup de discussions mais la compréhension réelle de ce phénomène manque encore. Un premier classement qui vise à donner un sens à l’IA dans les pays qui ont choisi d’investir dans ce domaine, le Global AI Index, vient de voir le jour. Il est basé sur trois piliers d’analyse: l’investissement, l’innovation et la mise en œuvre.
Le classement concerne 62 pays, dont la Tunisie. Il repose sur 111 indicateurs, recueillis auprès de 28 sources de données publiques et privées différentes. Ces indicateurs sont répartis en sept sous-piliers:
– Le talent: la disponibilité de ressources humaines qualifiés dans les solutions d’intelligence artificielle.
– L’infrastructure: la fiabilité et l’ampleur de l’infrastructure d’accès, depuis l’électricité et l’internet jusqu’aux capacités de super-calcul.
– L’environnement opérationnel: la qualité du cadre réglementaire et l’opinion publique concernant l’IA.
– La recherche: l’étendue de la recherche spécialisée et des chercheurs, y compris le nombre de publications et de citations dans des revues universitaires crédibles.
– Le développement: l’évolution de plateformes et d’algorithmes fondamentaux sur lesquels reposent les projets innovants en matière d’IA.
– La stratégie gouvernementale: la profondeur de l’engagement des gouvernements nationaux en faveur de l’IA, à travers les engagements de dépenses et les stratégies nationales.
– L’aspect commercial: le niveau d’activité des startups, des investissements et des initiatives commerciales basées sur l’IA.
La Tunisie s’est classée à la 56e place, avec un score global de 13,7. Par sous-piliers, nous sommes classés 44es en matière de talent, 54es dans l’infrastructure, 53es dans l’environnement opérationnel, 48es dans la recherche, 55es dans le développement, 58es dans la stratégie gouvernementale et 61es pour les aspects commerciaux. Bref, ce sont les ressources humaines qui ont sauvé le classement. Tous les domaines nécessitent l’intervention publique, surtout en termes de stratégie et d’infrastructure.
Dans le monde arabe, la Tunisie est classée 5e, après les Emirats arabes unis (28es), l’Arabie saoudite (31e), le Qatar (42e) et l’Egypte (52e). Nous devançons le Maroc (57e) et le Bahreïn (58e). Nous sommes deuxièmes en Afrique, juste derrière l’Afrique du Sud (55e).