Les Tunisiens sont adeptes de l’épargne, essentiellement pour l’acquisition de biens immobiliers. Avoir sa propre résidence est un projet de vie pour la majorité écrasante des ménages. Toutefois, le contexte économique actuel a rendu la constitution de réserves plus difficiles. L’inflation a rongé le pouvoir d’achat et la hausse des taux n’encourage pas à se lancer dans un tel plan.
Fin février 2022, l’encours de l’épargne logement s’est établi à 1 600 MTND, dont 1 021 MTND auprès de la BH Bank. En décembre 2020, année de confinement et d’épargne par excellence, ce chiffre était de 1 448 MTND, dont 929 MTND auprès de la BH Bank. Il y a donc une amélioration notable sur cette période.
Pour rappel, le taux de rémunération de l’épargne logement contractuel chez la BH Bank s’élève à 3,50%. Cela peut être faible, mais il ne faut pas oublier que la banque accorde des prêts significativement moins chers que le reste du secteur. Le taux effectif moyen de crédits à l’habitat, financés sur les ressources ordinaires des banques, est de 9,81% au second semestre 2022.
Cette amélioration peut s’expliquer, en partie, par la baisse de la demande et le report des acquisitions. Selon les chiffres de la Banque Centrale de Tunisie, l’encours des crédits logements fin février 2023 s’est élevé à 12 499 MTND. Par rapport à fin 2022, il s’agit d’une baisse de 29,6 MTND. L’inflation des prix a rendu l’achat d’une nouvelle maison compliqué. Selon l’INS, la hausse des prix du groupe « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » est de 7% en glissement annuel et ce, fin mai 2023.
Pour les promoteurs immobiliers, c’est une bonne nouvelle. Les intentions d’achats sont là, et il suffit de jouer sur l’offre pour que ça e transforme en des acquisitions effectives. Plusieurs nouvelles techniques permettent désormais de construire des maisons à plus faibles coûts. Il ne faut pas seulement cibler le segment des tunisiens résidents à l’étranger car le volume ne peut être atteint que grâce aux locaux.