Bien que nous soyons en plein 2023, et que les principales échéances de remboursement des dettes souveraines soient à venir, nous restons confiants quant à la capacité de la Tunisie à honorer ses engagements.
Sans véritable appui de la part des institutions financières internationales, cela se fera dans la douleur, probablement au détriment d’autres postes de charges en devises. Les inquiétudes des Tunisiens se manifestent dans le comportement collectif de panique lors de l’approvisionnement en carburants ou en matières alimentaires. Il y a toujours des doutes quant aux moyens disponibles et la confiance manque. Le problème est que, parfois, les réserves de produits sont suffisantes pour un rythme d’achat en ligne avec la moyenne historique, mais nous nous trouvons en pleine rupture de stock dès les premières heures de sur-demande.
Cette crise de confiance risque de s’approfondir, surtout que nous nous rapprochons de 2024, une année financièrement compliquée. Le récent crédit contracté auprès de l’Afreximbank, à un taux d’intérêt à deux chiffres, confirme que n’avons pas beaucoup de choix. Il faut absolument trouver un accord avec le FMI. C’est un signe de sérieux de la part de l’exécutif et de son engagement dans un processus réformiste.
Ce qui nous attend est, tout simplement, un exercice record en termes de remboursements: 1,775 milliard de dollars de dettes privées, 1,373 milliard de dollars de dettes multilatérales et 429 millions de dollars de dettes bilatérales. C’est 52,2% de nos réserves en devises actuelles. Bien que le fonctionnement de l’économie aille générer des recettes en monnaies étrangères, l’absence de pistes de refinancement nous poussera à faire un appel plus intensif à nos avoirs. Nous serons de plus en plus sous la loupe des partenaires étrangers, car il faut s’attendre à un langage dur de la part des agences de notation.
C’est pourquoi la visite aujourd’hui du secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe revêt une importance cruciale. Pour rappel, la Tunisie a décroché un accord technique avec le FMI, en partie, grâce à des promesses d’un financement de 1,8 milliard de dollars auprès de ce groupement économique.