Il paraît que la politique monétaire agressive de la Banque centrale européenne (BCE) commence à donner les résultats espérés. L’inflation dans la zone euro a baissé plus que prévu en mai 2023. Les chiffres attestent que l’indice des prix est tombé à 6,1% en mai, contre 7% en avril. Il s’agit du niveau le plus bas depuis février 2022. L’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, a également diminué plus rapidement que les estimations, de 30 points de base, à 5,3%.
Par pays, l’inflation a chuté en Allemagne et en France, les prix ayant reculé par rapport au mois précédent. La même tendance a été observée en Italie et en Espagne. Les hausses de prix dans les plus grandes économies de la zone euro sont désormais à leur plus bas niveau depuis 12 mois.
En dépit de ces avancées, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré que l’inflation était encore trop élevée et bien partie pour le rester encore longtemps.
La BCE se réunit le 15 juin prochain pour prendre une nouvelle décision de politique monétaire après avoir progressivement porté son taux de référence de -0,5% il y a un an à 3,25% en mai, son niveau le plus élevé depuis novembre 2008. La banque n’a pas donné d’orientations futures à la suite de sa réunion de mai, mais elle a souligné que les pressions sous-jacentes sur les prix restaient fortes.
Christine Lagarde a déjà annoncé les couleurs, estimant que la BCE doit poursuivre son cycle de hausse jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment confiante que l’inflation est sur la bonne voie pour revenir à la cible au moment voulu. La difficulté réside dans la nécessité d’évaluer soigneusement la force de la transmission de la politique monétaire aux conditions de financement, à l’économie et à l’inflation.
Tous les indices convergent vers deux nouvelles hausses de 25 points de base de la BCE, l’une en juin et l’autre en juillet ou en septembre. Il s’agirait des dernières révisions avant de stabiliser les marchés et d’amorcer un nouveau cycle baissier.