La facture du mariage arrangé UBS-Credit Suisse est loin d’être définitivement arrêtée. L’acquisition en urgence, et qui a permis de sauver l’image du système bancaire suisse, a coûté à l’acquéreur près de 17 milliards de dollars. Les responsables helvétiques reconnaissent désormais que la précipitation de l’opération aurait affecté les diligences nécessaires.
Les nouvelles informations découlent d’un document réglementaire déposé auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis. UBS a signalé un impact négatif total d’environ 13 milliards de dollars au titre des ajustements de la juste valeur des actifs et des passifs de la nouvelle entité combinée. A cela, il faut ajouter 4 milliards de dollars comme passif éventuel au titre des frais de litige et de réglementation.
Toutefois, UBS prévoit également de compenser cet impact grâce à un gain exceptionnel de 34,8 milliards de dollars, provenant de ce que l’on appelle le “goodwill négatif”, qui correspond à l’acquisition d’actifs à un coût bien inférieur à leur valeur réelle.
L’acquisition d’urgence par la banque de son rival national pour 3,4 milliards de dollars a été négociée par les autorités suisses au cours d’un week-end de mars, alors que Credit Suisse était au bord de l’effondrement. Le comité stratégique d’UBS avait conclu, en février 2023, qu’une acquisition de Credit Suisse n’était pas souhaitable.
Pour le futur, les deux entités fonctionneront comme un groupe bancaire intégré, Credit Suisse conservant l’indépendance de sa marque dans un avenir prévisible, tandis qu’UBS poursuivra une intégration progressive. Le directeur général de Credit Suisse rejoindrait le conseil d’administration de la nouvelle entité combinée une fois l’opération légalement conclue, ce qui devrait se faire dans les prochaines semaines.