Lors du 24e Forum de l’Économiste Maghrébin, des experts en économie et en diplomatie se sont réunis pour discuter des opportunités et des défis que la Tunisie doit relever dans le contexte de la nouvelle mondialisation.
Hédi Mechri, directeur des publications, a souligné que malgré les défis économiques et financiers que rencontre la mondialisation actuelle, une nouvelle phase semble se profiler, caractérisée par une fragmentation et une régionalisation des chaînes d’approvisionnement. Les industries occidentales envisagent ainsi de relocaliser certaines activités pour équilibrer l’efficacité et la sécurité d’approvisionnement, offrant à la Tunisie l’opportunité de renforcer ses chaînes de valeur à l’échelle euro-méditerranéenne. La discussion a également porté sur les stratégies à mettre en place après la pandémie, les crises économiques récentes, l’inflation et les risques financiers pour la Tunisie.
Lors du Forum, Nour Boumeiza, coordinatrice du projet Economy and Migration Project, a exprimé sa gratitude envers les participants pour leur présence et leur soutien à l’événement. Elle a également souligné la fierté de renouveler le partenariat avec l’Economiste Maghrébin et de soutenir l’organisation de cet événement depuis 24 ans au nom de la fondation Friedrich Naumann pour la liberté. Boumeiza a abordé plusieurs questions pertinentes pour la Tunisie face à la nouvelle mondialisation, telles que les opportunités économiques et diplomatiques à mettre en place après la pandémie, les défis énergétiques actuels, les problèmes d’inflation et la faisabilité du nearshoring et du friendshoring dans le contexte politique actuel. Elle a également posé des questions sur les politiques publiques destinées à encourager et à aider les startups et les PME à s’internationaliser, la facilité de concrétiser des partenariats public-privé et la capacité de la Tunisie à offrir des alternatives attractives pour les entreprises étrangères. En conclusion, elle a exprimé l’espoir que les discussions et les recommandations aideront à agir dans l’intérêt de la Tunisie.
Dans le cadre de la 24ème édition du Forum de l’Économiste Maghrébin, des experts en économie et diplomatie se sont réunis pour discuter des opportunités et des défis auxquels la Tunisie est confrontée dans le contexte de la nouvelle mondialisation. Parmi les intervenants, José Garson, professeur de géopolitique et de diplomatie, a partagé son expertise et a soulevé des points clés lors de la discussion. Le professeur de géopolitique et de diplomatie, José Garson, a souligné que la Tunisie pourrait être victime de la transformation mondiale ou en bénéficier, car elle se trouve au coeur du basculement mondial. Toutefois, il a également mis en garde contre la possibilité d’une crise financière et de l’aide au développement affectée.
Pour sa part, Leila Baghdadi, professeure d’économie à l’Université de Tunis et titulaire de la chaire de l’Organisation mondiale du commerce, a présenté, lors du panel intitulé “La Tunisie face au basculement du monde”, une étude financée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en Tunisie et la Fondation nationale de la recherche en Afrique du Sud. Cette étude a été réalisée en collaboration avec l’équipe de la chaire de l’OMC à l’Université de North West en Afrique du Sud.
L’étude révèle que la Tunisie a un potentiel d’exportation de 219 milliards de dollars américains dans le monde pour les 646 produits qu’elle exporte déjà vers 160 marchés. L’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et l’Asie de l’Est présentent le plus grand potentiel d’exportation. L’Afrique arrive en dernier avec un potentiel inexploité de 2,2 milliards de dollars américains. La Tunisie peut exporter vers 36 marchés africains, et le Maroc, l’Égypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria et la Libye présentent les plus grandes opportunités d’exportation. Les secteurs présentant le plus grand potentiel inexploité sont les machines électriques, l’industrie alimentaire, les automobiles et les pièces détachées, les machines et équipements, et l’habillement. En Europe, les opportunités d’expansion existent surtout en Allemagne et en France, tandis que la plupart des nouvelles opportunités et la diversification dans de nouveaux produits se trouvent en Europe et en Asie. La Tunisie pourrait se diversifier dans 581 nouveaux produits en Europe. Les résultats de l’étude ont été confirmés par les recherches effectuées par le centre “The Atlas of Economic Complexity” à l’Université de Harvard.