Les difficultés de la Banque de Tunisie et des Emirats continuent. L’établissement de crédit a enregistré une nouvelle perte de -30,006 MTND, qui s’ajoute à des résultats reportés négatifs de -48,560 MTND.
Contrairement aux autres banques de la place, la hausse des taux n’a pas profité à la BTE. Sa marge d’intérêt a chuté de 21,2% en glissement annuel, à 20,054 MTND. Bien que les intérêts et revenus assimilés aient progressé de 4,8% à 89,654 MTND, le problème réside dans l’insuffisance des dépôts. Fin 2022, ils ont totalisé 884 MTND, soit seulement 12,782 MTND de collecte nette sur une année. La banque a octroyé 30,002 MTND de crédits nets supplémentaires en 2022, portant le total à 883,365 MTND. Le PNB (-4,2% à 60,476 MTND) a également pâti de la flambée des commissions encourues, qui sont passées de 0,537 MTND fin 2021 à 3,129 MTND fin 2022.
Le coût du risque de la banque s’est amélioré, à 29,906 MTND, mais cela n’a pas été suffisant pour que la banque puisse enregistrer un résultat net positif.
Au niveau des ratios prudentiels, la banque a quelques soucis. Le ratio de solvabilité est de 8,18% alors que le minimum requis est de 10%. Le ratio Tier I est de 4,62% contre un minimum requis de 7%. Cette insuffisance est synonyme de pénalités, estimées par la banque à 0,873 MTND. Pour le ratio de liquidité, il est de 65,84%, inférieur au taux minimum exigé de 100%.
Pour renforcer les fonds propres, la banque a appliqué la nouvelle norme comptable tunisienne (NC 5 relative aux immobilisations corporelles), ayant adopté le modèle de la réévaluation. L’évaluation de certains de ses éléments d’actifs corporels à leurs justes valeurs, déterminées sur la base de rapports d’expertise réalisés par des experts agréés, a permis de comptabiliser une plus-value de réévaluation pour un montant de 31,829 MTND, figurant dans un compte d’écart de réévaluation parmi les capitaux propres.
Nous pensons que cela n’est pas suffisant. La BTE a lancé un emprunt obligataire subordonné, ce qui va permettre d’améliorer les ratios. Toutefois, pour continuer l’activité, une augmentation de capital est nécessaire.