La tendance à travailler à domicile, qui date de l’époque de la crise sanitaire, est devenue une caractéristique essentielle du marché du travail. Elle devrait rester un avantage permanent pour une grande partie de la population active.
La base de référence pré-pandémique, consistant à se rendre au bureau cinq jours par semaine, est morte pour de nombreux travailleurs. Même les entreprises y voient des avantages.
Pour les employés, ils apprécient tout particulièrement la réduction des trajets domicile-travail, le fait de passer moins de temps à se préparer pour le travail et la flexibilité des horaires qui leur permet de se rendre plus facilement chez le médecin et d’aller chercher leurs enfants à l’école. Dans la culture et le mode de vie des Tunisiens, c’est particulièrement important pour les femmes ou pour ceux qui ont des parents à charge.
Il est évident aujourd’hui que les sociétés qui offrent cette formule bénéficient d’une meilleure rétention des employés et peuvent recruter parmi un plus grand nombre de candidats. Elles peuvent économiser de l’argent sur les espaces de bureaux, en recrutant dans des zones où les coûts sont moindres ou en augmentant les salaires à un rythme plus lent, en raison de la valeur perçue par les travailleurs de l’avantage du travail à domicile.
La plupart des entreprises se sont tournées vers un modèle hybride, avec une semaine de travail partagée entre deux jours à la maison et trois jours au bureau. Mais il existe de grandes variations selon la profession et la géographie. Par exemple, les emplois dans le commerce de détail, les transports, l’hôtellerie et la restauration sont beaucoup moins susceptibles d’offrir des arrangements de travail à domicile que ceux dans les secteurs de la technologie, de la finance et des services professionnels et commerciaux.
Toutefois, tout le monde ne s’accorde pas à dire que les avantages du travail à domicile l’emportent sur les coûts. Il semble que le mentorat des employés, l’innovation et la culture d’entreprise puissent souffrir si les emplois sont entièrement à distance. On se contente du minimum syndical sans donner le plus. Pour le moment, et comme la priorité de la majorité des sociétés est de survivre, la question coût l’emporte dans un contexte inflationniste. L’hybride est parfait, jusqu’à nouvel ordre.