Selon les données officielles, seulement 3% des entreprises en Tunisie sont dirigées par des femmes. C’est ce qu’a indiqué Amel Saffar lors de sa participation hier au Forum de l’Université qui s’est tenu à l’Institut des hautes études commerciales de Carthage. “Cette situation s’explique en grande partie par des obstacles culturels et sociaux profondément enracinés”, a rappelé la professeure et experte.
Les stéréotypes de genre jouent un rôle important dans la manière dont les femmes sont perçues en tant qu’entrepreneurs, a-t-elle indiqué. Les femmes sont souvent considérées comme moins aptes que les hommes à diriger une entreprise, ou bien elles sont découragées de le faire en raison de leur rôle traditionnel de mères et de femmes au foyer.
Les femmes tunisiennes font également face à des défis pratiques lorsqu’il s’agit de créer et de gérer une entreprise. Les femmes ont souvent moins accès aux ressources financières et technologiques nécessaires pour lancer une entreprise, et les réseaux professionnels qui pourraient les aider à trouver des financements ou des clients sont souvent fermés aux femmes. Les femmes tunisiennes ont également tendance à être moins bien instruites que les hommes, ce qui limite leurs opportunités d’emploi et leur capacité à devenir des entrepreneures.
Pour remédier à cette situation, l’université peut et doit contribuer à trouver une solution, a indiqué Saffar dans son intervention.
“Il faut mettre en place des programmes qui permettent de montrer aux femmes qu’elles sont capables de concevoir et d’implémenter des solutions à des problématiques réelles”, a-t-elle proposé. De telles initiatives visent, a-t-elle expliqué, à redonner aux femmes la confiance en elles et leur capacité d’entreprendre et de lancer leurs propres projets”.