Le marché de l’emploi en Tunisie demeure tendu, offrant significativement moins d’opportunités que la demande. Le taux de chômage reste supérieur à 15% et aucun signe d’amélioration n’est détecté.
Selon les chiffres du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le nombre des nouveaux demandeurs d’emploi durant 2022 s’est établi à 79 446, soit une baisse de 26,5% par rapport à 2021. 57,2% de cette population sont des femmes et 46,3% sont âgés de moins de 30 ans. Pour ce qui est du niveau éducatif, 15,1% proviennent des centres de formation professionnelle contre 46,5% des universités.
Côté offre, 45 521 emplois ont été créés par l’économie, soit une hausse de 25,2% par rapport à 2021. Toutefois, il faut comprendre que cela concerne l’ensemble des demandeurs d’emploi, pas seulement les nouveaux arrivés en 2022. 62,7% des bénéficiaires de ces postes sont des femmes. Les diplômés de l’enseignement supérieur n’ont représenté que 37,8% de ceux qui ont décroché un boulot.
Les secteurs qui ont contribué à ces opportunités de travail sont les industries de transformation (45,1%), le commerce et réparation (13,4%), les activités scientifiques et techniques (6,7%), l’hôtellerie et restauration (6,4%), la santé (6,1%) et l’enseignement (5,7%).
Quant aux formes d’emploi, nous constatons que 69,8% ont pu accéder au marché de l’emploi grâce au mécanisme du CIVP. Les entreprises tentent donc de profiter des avantages offerts par ce type de contrats pour embaucher et maîtriser les charges de personnel.
Mais tant que la croissance économique est faible et que les charges sociales liées à un emploi sont élevées, il ne faut pas espérer un changement dans la tendance observée. Il faut passer par une révolution du code du travail avant tout.