L’exposition des banques au risque souverain, un problème sur lequel les professionnels de la finance ont attiré l’attention depuis des années mais qui est soudainement devenu un sujet de débat public, est à suivre. Si les indicateurs d’activité des banques cotées nous ont donné une première idée sur l’ampleur des risques, nous avons des chiffres actualisés plus précis jusqu’à fin novembre 2022.
Les créances des banques résidentes sur l’Etat se sont élevées à 18,873 milliards de dinars, soit 12,5% du bilan du secteur. Les bons du Trésor détenus par ces établissements de crédit ont totalisé 14,285 milliards de dinars, outre 2,66 milliards de dinars investis dans les différentes tranches des emprunts nationaux. Les autres créances sur l’Etat, qui englobent les prises en charge par l’Etat, les prêts syndiqués en devises accordés pour appui budgétaire et les autres créances non matérialisées par des titres, ont totalisé 2,497 milliards de dinars.
Sur les onze premiers mois de l’année, les créances totales des banques sur l’Etat ont augmenté de 1,338 milliard de dinars. Mais par rapport à 2020, c’est un bond de 5,185 milliards de dinars qui a été enregistré. La succession de la crise sanitaire et des difficultés d’accès aux financements extérieurs a poussé l’Etat à s’appuyer davantage sur le marché local.
Le recours restera intensif cette année, même si un accord est trouvé avec le FMI, car il y a le problème du refinancement. Les ressources en devises seront préservées au maximum, car 2023 et 2024 sont intenses en remboursements. Nous allons voir plusieurs adjudications d’échange pour éviter l’hémorragie de liquidité. L’encours ne s’allégerait pas et il faut attendre encore deux ou trois années pour que cela soit observé.