Les réformes financières majeures en Tunisie ont fait l’objet d’un déjeuner-débat organisé par la Chambre de commerce tuniso-américaine (AmCham) dont Slim Chaker, ministre des Finances était l’illustre invité. Daniel H. Rubinstein, ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, a participé à la rencontre présidée par Khaled Babbou, président de l’AmCham.
Présentant un panorama des réformes en cours, le ministre a insisté sur l’orientation du gouvernement vers la décentralisation et a appelé à créer une banque régionale, à l’instar de ce qui existe en Allemagne ou en Grande-Bretagne, pour financer les projets dans les régions et ainsi qu’à mettre en place un bureau de crédit.
L’adoption de ces mesures conjuguée à la nouvelle loi bancaire et la loi sur l’indépendance de la Banque centrale seront à même de rénover et de dynamiser le système bancaire en Tunisie.
Le ministre des Finances a également rappelé que le nouveau code vise à promouvoir l’investissement dans les régions reculées en accordant des abattements fiscaux de 3, 5 ou 10 ans pour les régions les plus défavorisées. Slim Chaker a insisté sur le projet de modernisation de l’administration par l’adoption des technologies de l’information et de la communication, afin de simplifier les procédures administratives et réduire les délais.
Il a également annoncé l’établissement d’une nouvelle académie de la Douane offrant une large gamme de spécialisations. Il s’est dit également déterminé à activer la lutte contre la corruption.
L’assistance présente a exprimé son inquiétude quant à la mise en application de ces réformes, notamment en ce qui concerne l’exonération fiscale pour les produits industriels et pour ce qui est de la lenteur des décrets d’application relatifs à la loi de finances pour 2016.
Le ministre a reconnu l’ampleur des défis qu’il nous faut relever. Il a exhorté le pays à se mettre au travail. Il a précisé que la facture de l’insécurité et du terrorisme a été très lourde ces 5 dernières années, se chiffrant à 4 milliards de dollars de pertes. L’enveloppe budgétaire qui était destinée à l’éducation et à l’enseignement est désormais dédiée à l’achat d’armes. Autant dire que notre sécurité est assurée aux dépens de l’investissement dans la formation du capital humain des générations futures.
En guise de conclusion du débat, le ministre a lancé un appel à tous les Tunisiens à s’investir davantage dans le travail, seule issue permettant de surmonter les dures épreuves.