Par Olfa Mrabet, formatrice et consultante en communication & leadership
Vous êtes manager et vous avez l’impression que votre journée de travail est une vraie course contre la montre, avec des tâches à n’en plus finir ? Vous n’avez pas le temps de déjeuner, votre équipe est démotivée ?
Peut-être ne déléguez-vous pas assez !
Déléguer est un art, très souvent indissociable du métier de manager. Seulement voilà, nous n’avons pas toujours pensé ou appris à le faire. La difficulté à déléguer peut s’expliquer par plusieurs raisons.
Quand une personne qui a longtemps occupé un poste de “spécialiste” — c’est à dire qu’elle apporte une compétence technique avec une connaissance d’informations précises — se trouve, suite à une promotion, appelée à fédérer une équipe autour d’un projet commun. “Spécialiste” et “manager” ce n’est pas le même métier, même si un manager peut être amené à faire des va-et-vient entre ces deux fonctions.
Quand le manager est perfectionniste, et partant d’une bonne intention, il a peur que le résultat attendu ne réponde pas à ses exigences de qualité. Mais comme le dit un proverbe zen “l’eau trop pure n’a pas de poisson”, il n’est pas sûr qu’être perfectionniste n’a que des avantages !
La difficulté pourrait aussi provenir du fait que l’équipe ne soit pas préparée à recevoir les délégations du manager.
Quelles qu’en soient les raisons, un manager a tout à gagner en déléguant. D’abord, son emploi du temps va s’en trouver aéré et il gagnera en confort pour mener à bien ses fonctions. Ensuite, en déléguant il passe de la position du patron qui commande à celle d’un mentor qui aide son équipe à grandir.
En faisant confiance à ses collaborateurs, (du latin delegare : confier), il obtient d’eux une plus grande implication et sera parfois surpris par leurs idées ou leurs façons de faire, auxquelles il n’y a pas pensé.
En effet, les “spécialistes” qui l’entourent s’attendent à être reconnus pour leur intelligence et pas en tant que simples exécutants, ce qui fera toute la différence en termes de motivation.
Comment faire concrètement ?
Il ne s’agit pas de sacrifier la qualité pour gagner la sympathie de ses collaborateurs.
Au moment de déléguer :
1.
Le manager doit être précis à propos de ce qu’il veut, de quand il veut que le travail soit fait, et doit expliquer l’intérêt de la tâche demandée — ce qui est évident pour lui, ne l’est pas forcément pour les autres. Il doit également vérifier avec son collaborateur si le message transmis est clair et si ce dernier a besoin d’aide pour accomplir cette tâche.
2.
Une fois le travail effectué, il est très important de faire un retour au collaborateur pour le féliciter au cas où le résultat serait satisfaisant. Dans le cas contraire, lui expliquer les insuffisances et faire le point sur ce dont il a besoin de savoir pour atteindre l’objectif fixé.
Et rappelez-vous que déléguer dépend d’une part de la nature de la tâche (est-elle urgente, délicate ou de routine ?), et d’autre part, du profil du collaborateur (est-il expérimenté ou novice ?)
Une personne à qui vous déléguez pour la première fois vous consultera à plusieurs reprises — à chaque étape — pour que vous validiez le travail ; alors que pour celle à qui vous avez l’habitude de déléguer ce sera plus évident.
Tel un chef d’orchestre, ou un chef étoilé, le manager est là pour faire en sorte que les efforts de tous aboutissent au résultat escompté. Déléguer est un art qui s’apprend.