En dépit d’un contexte économique fragile, les véhicules d’investissement collectif ont signé une belle année 2022. L’actif net global s’est établi à 5 196,7 MTND, soit une collecte nette de 383,4 MTND, presque 3 fois celle de 2021.
La structure de cette épargne n’a pas changé. Elle reste largement dominée par les fonds obligataires qui pèsent 87,3%, soit 4 534,4 MTND. En 2022, ils ont pu attirer 355,9 MTND grâce aux opportunités de placements à forts rendements. Il y a eu l’émission de 4 tranches de l’emprunt obligataire national, une activité inédite des émissions des bons du Trésor et quelques sorties corporate, notamment par des établissements de crédit.
Le grand défi pour les OPCVM obligataires reste leur capacité à rester attractifs avec une épargne bancaire classique plus que jamais attractive. L’augmentation du taux de rémunération de l’épargne à 7%, donc un rendement net de 5,6%, risque de faire mal à ces véhicules qui abritent des placements de différentes maturités et profitabilités. Le dernier cycle haussier des taux avait fait mal à ces véhicules qui ont perdu près d’un milliard de dinars avant de les récupérer dès que la BCT avait amorcé une série de baisses.
L’inflation qui semble continuer en 2023 n’est pas la bienvenue, car la Banque centrale ne va pas lâcher prise et continuera sa guerre contre la hausse des prix. Les OPCVM ne bénéficient d’une telle tendance qu’en deuxième temps, lorsque les émissions de titres de créance deviennent plus chères. Durant une bonne période, le rendement offert par ces fonds reste déterminé par les anciens papiers achetés avec des coupons à plus faibles rendements. Cela favorise les nouveaux fonds qui vont faire leurs premiers investissements dans un environnement propice.
De leur côté, les OPCVM mixtes (653,7 MTND) ont gagné 26,8 MTND, portés par un marché actions en forte hausse. Les fonds actions restent les moins attractifs, avec un actif de seulement 8,6 MTND. Ils restent un segment réservé aux connaisseurs du marché et qui aiment le risque.