Largement attendue, la révision à la hausse du taux directeur pour la troisième fois en 2022 aura un impact sur les mensualités payées par les particuliers qui ont contracté des crédits.
Pour quantifier le surplus à payer effectivement après les deux dernières augmentations (0,25% le 05/10/2022 et 0,75% le 30/12/2022), nous avons procédé à deux simulations de crédits à l’aide d’un simulateur mis en ligne par une banque tunisienne. Le scénario est basé sur une augmentation du TMM pour s’aligner avec le taux directeur, donc 8%. Nous avons gardé le même niveau de marges calculées à partir des derniers taux effectifs moyens, publiés lorsque le taux directeur était à 7%. Nous avons pris le TMM fin juin 2022, soit 7,01%.
La première simulation concerne un crédit personnel de 15 000 TND sur 36 mois au dernier taux effectif moyen pour ce type de prêts, soit 10,56%. Il en ressort que la mensualité de ce scénario de base s’élève à 487,960 TND (hors assurance pour tous nos calculs). Avec le nouveau scénario (les deux augmentations cumulées de 1%), donc un taux moyen de 11,55%, la mensualité passe à 495 TND, soit une hausse de 7,040 TND par mois et de 84,480 TND par an. La hausse reste loin des chiffres que nous avons vu circuler sur les médias sociaux.
Nous avons également évalué l’impact pour un crédit immobilier de 100 000 TND sur 10 ans. Si ce crédit a été contracté avant les deux révisions du taux directeur, la mensualité serait de 1 334,280 TND. Actuellement, elle passera à 1 395,620 TND. Cela nous donne une augmentation de 61,340 TND par mois et de 736,080 TND par an.
Pour le crédit de consommation, et si nous tenons compte de la règle générale qui parle d’une mensualité qui ne doit pas dépasser 40% du salaire, nous sommes donc en train de parler du cas d’un salaire de 1 237,500 TND. Ce niveau est déjà une barrière à l’accès aux financements bancaires et un frein aux autres dépenses en cas d’endettement. Il s’agit bien de l’un des objectifs du resserrement de la politique monétaire.
Pour ceux qui ont de tels prêts, les deux dernières augmentations du taux directeur vont coûter 0,57% de leur pouvoir d’achat. A première vue, c’est peu significatif, mais ajouté à l’inflation, seule une revalorisation salariale à deux chiffres pourra compenser toutes ces pertes.