En 2022, les économies du monde entier ont été confrontées à une multitude de chocs, surtout l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ont fait exploser l’inflation et affaibli l’activité. Le FMI prévoit désormais que la croissance du PIB mondial ralentira, passant de 6% en 2021 à 3,2% en 2022 et 2,7% en 2023. Le Fonds a qualifié cette évolution de «profil de croissance le plus faible depuis 2001, à l’exception de la crise financière mondiale et de la phase aiguë de la pandémie de Covid-19».
En même temps, l’inflation mondiale devrait passer de 4,7% en 2021 à 8,8% cette année avant de baisser à 6,5% en 2023, restant au-dessus des niveaux cibles de nombreuses grandes banques centrales.
La Chine a offert un peu de réconfort aux économistes hier, lorsqu’elle a officiellement annoncé la fin des exigences de quarantaine pour les voyageurs entrant le 8 janvier 2023, symbolisant ainsi la fin de la politique de zéro-Covid qu’elle applique strictement depuis près de trois ans. Il s’agit du plus grand point positif que les marchés pouvaient attendre pour le nouvel an. La réouverture de l’économie chinoise va certainement donner un coup de pouce significatif à la croissance dans le monde entier.
Toutefois, elle ne sera pas en mesure de ramener les niveaux de croissance à ceux des années précédant la pandémie. Le monde va probablement entrer dans une décennie de croissance très faible, dans laquelle les économies développées vont se trouver chanceuses avec une progression de 1% du PIB par an, si elles y parviennent. C’est l’autre facette des plans de relance massifs qui ont été mis en œuvre en 2020 et 2021. Ils n’ont pas donné le type de croissance potentielle que de nombreux économistes attendaient.
En dépit de ces perspectives sombres, il n’y a pas de spectre de crise à l’horizon. Les marchés commencent à évaluer cet environnement dans lequel la situation mondiale n’est pas celle d’un niveau de croissance et de développement économique porteur, mais celle qui permet d’éviter une crise financière. C’est déjà positif.