L’administration tunisienne réaffirme, de plus en plus, son attachement à l’innovation et à la modernisation du secteur public. La création du Laboratoire d’innovation publique par l’Ecole nationale d’administration (ENA) en est la preuve tangible.
Une cérémonie a été organisée d’inauguration du laboratoire le 6 décembre, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de coopération conclu entre la présidence du gouvernement et l’Agence de coopération allemande (GIZ).
Khaoula Labidi, directrice de l’ENA, a annoncé que l’école avait proposé à la présidence du gouvernement un projet de décret portant sa création réglementaire et qui est dans sa phase finale de publication.
Le nouveau-né de l’ENA promet la modernisation de l’action publique
L’ENA a pour vocation essentielle la formation professionnelle et le perfectionnement des compétences des agents publics. A travers la création de ce laboratoire, l’ENA revêt une nouvelle casquette qui est la modernisation de la fonction publique. Khaoula Labidi s’en est félicitée: “L’école a été un acteur actif dans l’alimentation du secteur public par des compétences de qualité avec une formation pertinente. Qui plus est, au sein du projet MFP (Appui à la Modernisation du système de formation et d’évaluation de la fonction publique), deux composantes se présentent, la première est l’introduction d’un système de certification des écoles de formation où l’ENA serait un site pilote pour la certification ISO 21001, et la seconde consiste en l’évaluation des politiques publiques ainsi que des agents afin d’améliorer la qualité de rendement”.
Un instrument pour consolider la démocratie participative
En effet, ce projet va associer plusieurs parties prenantes. Selon la directrice, cet espace de co-réflexion regroupe des experts, à savoir l’expertise académique, les agents publics, les développeurs de projets, les entrepreneurs privés, les startuppeurs, les membres de la société civile pour une coopération mutuelle et la mise en place de solutions innovantes et services plus proches des usagers, plus simples qui associeront les citoyens.
D’ailleurs, le labo est non seulement dédié à l’intelligence collective pour trouver des solutions à des problématiques dans le secteur public mais il abrite aussi différents espaces, à l’instar de l’espace B2B, B2C, workshop, think tank… “Chacun trouvera à sa guise le lieu où il peut innover des idées et partager ses expériences et ses acquis pour une co-construction”, précise Khaoula Labidi.
L’ENA se contente de rapprocher l’administration des usagers. La directrice de l’école a déclaré d’autres modalités permettant la modernisation des institutions publiques, telles que:
- Généraliser la culture d’innovation et de créativité au sein du secteur public afin d’améliorer les services publics (SP);
- Repenser les politiques publiques à travers une approche de co-construction et d’intelligence collective, en associant différentes parties prenantes du secteur et les structures externes;
- Établir une veille stratégique pour se mettre à l’écoute des bonnes pratiques, au niveau national et international, afin d’anticiper l’évolution et d’avoir un service rendu d’une qualité meilleure au citoyen.
En fait, la création de cet espace collaboratif, bien équipé, s’inscrit dans le cadre du projet “MFP” mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (Bmz) et mis en œuvre par la GIZ en partenariat avec la présidence du gouvernement et l’ENA.