Alors que les financements et investissements soutiennent les entrepreneurs, moins d’un dixième des fonds de la finance internationale vont aux femmes. Soukaina Bouraoui, Executive Director du Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (Center of Arab Women for Training and Research) (CAWTAR), inaugure le Mediterranean Tech Women Network Festival et met en avant le leadership, l’innovation et la durabilité au féminin.
Associer capital humain, technologie et culture méditerranéenne
Soukaina Bouraoui commence par expliquer que la technologie seule ne peut ni comprendre ni fonctionner. Elle a besoin du facteur humain, qui lui donne le leadership nécessaire à l’exécution des actions. Elle lui associe la culture, l’élément primordial à la transmission d’un état d’esprit et d’un patrimoine partagé par toute une région.
Dans son discours, elle met l’accent sur le facteur commun de la culture méditerranéenne, citant le Commandant Cousteau : “La solidarité et la générosité sont les clés des cultures méditerranéennes et arabes. Cette région, comme vous le savez, est particulièrement chère à mon cœur. Elle représente quelque chose de très important pour notre civilisation, notre culture et les générations futures. Si nous ne continuons pas à travailler avec cette culture méditerranéenne, les générations futures n’en sauront rien. Nous devons être très prudents car cette région est très vulnérable. C’est pour cela que nous devons agir pour la protéger.”
Pour que l’invisible soit visible
Elle reprend la devise de Cawtar : “Pour que l’invisible soit visible”. Dans la même démarche, elle évoque l’application mobile Safeness, lancée par Cawtar depuis novembre 2020. ”Prenez votre téléphone, utilisez l’application mobile et utilisez le GPS pour suivre votre géolocalisation. En cas de besoin, il suffit d’appuyer sur un bouton et votre famille sait où vous vous trouvez pour appeler la police, les institutions de lutte contre la violence, etc.” Elle s’inscrit dans le cadre de sa campagne de 16 jours ayant pour thème “pour que l’invisible soit visible” en vue de faire bénéficier les femmes et les filles titulaires de la carte d’handicap des mécanismes de prévention contre la violence basée sur le genre.
Un petit changement est déjà un changement
“Même 5 à 10% de changement est déjà un bon changement pour promouvoir l’égalité des sexes.” affirme Soukaina Bouraoui. Elle encourage les projets en faveur des femmes, tout en nuançant leur réussite. En effet, des projets similaires ont été lancés par le passé et n’ont pas toujours donné les résultats escomptés. “Nous devons nous inspirer d’autres initiatives et en tirer des leçons. L’OCDE, par exemple, a lancé un forum des femmes d’affaires qui a presque disparu. Nous devons garantir le succès de ce réseau dès le début.”
Elle conclut par la nécessité de devenir un élément actif du financement. Elle a expliqué : “Nous devons créer des financements, même si nous savons que moins de 10% des financements internationaux sont destinés aux femmes. Nous devons plaider en faveur de meilleurs pourcentages pour les femmes. Nous devons également améliorer et tirer profit de la connaissance de l’économie numérique.”