Qatar Energy a signé un accord de longue durée avec l’Allemagne, qui lui permet d’exporter deux millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an. L’accord est le résultat de plusieurs mois de pourparlers.
Berlin s’est toujours opposé aux types de contrats à long terme que le Qatar exige habituellement pour justifier ses investissements dans le secteur. Le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a déclaré que même si Berlin n’avait rien contre la signature d’un accord d’une durée de 20 ans ou plus, les entreprises doivent être conscientes des objectifs climatiques à long terme du pays, qui doit réduire sa consommation de gaz à partir du milieu des années 2030 s’il veut atteindre son objectif ambitieux de devenir neutre en carbone d’ici 2045.
L’Allemagne consomme environ 100 milliards de mètres cubes de GNL par an, dont un peu plus de la moitié provenait de Russie. L’accord conclu avec Qatar Energy porte sur environ 2,7 milliards de mètres cubes par an.
Dans le détail, le gaz arrivera de Ras Laffan au terminal GNL allemand de Brunsbüttel, dans l’État septentrional du Schleswig-Holstein. Il sera vendu à la société américaine Conoco Phillips, qui le livrera à l’Allemagne. L’approvisionnement devrait commencer en 2026 et se poursuivre pendant au moins 15 ans. Actuellement, une grande partie de l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne provient de ou passe par la Norvège, les Pays-Bas et la Belgique.
L’émirat participe ainsi à la sécurité énergétique de la première puissance économique européenne qui cherche à diversifier ses options en matière d’approvisionnement énergétique. Il ajoute un nouveau marché à côté de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud. La semaine dernière, Doha a conclu un accord de 27 ans pour expédier quatre millions de tonnes de GNL par an en Chine. Elle est en train de construire cinq terminaux GNL afin de remplacer les approvisionnements russes qui manquent aux marchés mondiaux. Un vrai jackpot.