A la fin du premier semestre 2022, la Tunisie compte 119 coworking spaces, selon les statistiques d’Entrepreneurs of Tunisia. Ces centres ne cessent de se multiplier et certains sont spécialisés dans des secteurs bien déterminés. Il y a 19 d’entre eux qui s’intéressent aux startups opérant dans l’économie sociale et solidaire, 14 à celles dans les activités technologiques et 11 dans l’art et la culture. Les autres sont ouverts à tous les domaines.
Géographiquement, 64 sont situés au Grand Tunis, 19 au Sahel (Sousse, Monastir et Mahdia), 9 à Sfax, 7 à Gabès, Médenine et Djerba.
Ces espaces ont une capacité d’accueil qui s’élève à 1 940 personnes. Toutefois, le taux d’occupation est seulement de 49%, bien que le nombre des coworkers ait augmenté de 38% par rapport à 2021. 52% de cette population sont des femmes.
Actuellement, les coworking spaces abritent 280 startups (soit près de 40% des startups en Tunisie) et 174 associations. En tout, 46% des coworkers sont des entrepreneurs, 17% des freelancers et 13% de jeunes professionnels. Les étudiants pèsent 24% de cette population.
Les inscriptions sont majoritairement à base quotidienne, à hauteur de 37%. Celles hebdomadaires représentent 25% contre 8% pour les trimestrielles et 20% pour les annuelles. Il ne s’agit pas de la principale source de revenus pour ces structures. C’est plutôt la domiciliation, l’organisation de workshops et de formations et l’accompagnement qui drainent l’essentiel du chiffre d’affaires.
Il est donc clair que les coworking spaces ne sont pas suffisamment rentables, à l’exception d’une minorité d’entre eux. Sinon, on n’aurait pas vu autant d’étudiants parmi la population des coworkers. Souvent, nous avons l’impression que ces espaces servent de bibliothèques privées plutôt que de jouer leur vrai rôle, celui d’offrir un lieu pour les jeunes qui ont des idées, des compétences et du temps à allouer et qui sont à la recherche de projets humanitaires, d’entreprise ou d’association. Ces gens-là viennent donc à la prospection de certaines compétences ou profils de personnes pouvant créer des synergies et, ainsi, développer une activité ou un projet.
De ce fait, l’offre immatérielle n’est pas toujours au rendez-vous. Même côté développement de réseau, c’est rarement le cas. Cela a donné naissance à des événements spécialisés dans l’organisation d’afterworks de réseautage.
Si vous comptez vous lancer dans cette industrie, pensez deux fois à votre business modèle pour éviter les erreurs des autres.