Le brain drain, ou fuite des cerveaux, est un phénomène bien connu d’immigration des compétences tunisiennes à l’étranger. Qu’en est-il du startup drain? Ce phénomène évoqué lors de la Tunisia e-Health Valley du 30 septembre explique l’obligation de certaines startups d’ouvrir une filiale à l’étranger ou de changer l’adresse du siège pour ouvrir un nouveau champ d’opportunités.
L’événement se tient dans le cadre du Forum de l’Officine au Palais des expositions du Kram du 29 septembre au 1er octobre. Tunisia e-Health Valley est une initiative du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT) dans le domaine de la santé numérique en marge du Forum de l’Officine.
Intitulé “Panel 2: défiscaliser en investissant dans les startups”, il fait intervenir Mohamed Salah Frad, directeur général UGFS-NA et président ATIC, Habiba Louati, ancienne secrétaire d’Etat chargée de la fiscalité, et Nazeh Ben Ammar, entrepreneur, Business Angel, Business Activist et Enabler.
Les investisseurs tout comme les startuppeurs connaissent de nombreux obstacles administratifs. Les Etats-Unis, présentés comme l’eldorado de l’écosystème des startups, ont une loi variant selon chaque Etat. Le Massachusetts et la Californie sont les plus avantageux.
Également, l’obtention des autorisations nécessaires pour la commercialisation d’un produit relatif à la santé relève du parcours du combattant. La santé étant un sujet sensible, il faut prendre toutes les précautions en ce qui concerne le bon fonctionnement du corps humain. Une startup orientée santé ne peut pas se restreindre au marché national ou même local, elle doit s’ouvrir à une échelle plus large. D’ailleurs, dès qu’une startup veut lever des fonds ou distribuer son produit à l’international, elle est presque obligée d’ouvrir une filiale dans un pays plus flexible que la Tunisie au niveau de l’écosystème entrepreneurial.
Le travail de recherche scientifique nécessite des articles et des résultats provenant de ressources non tunisiennes. Les lois de l’IP telles que l’achat d’articles ou les abonnements aux revues scientifiques nécessitent un compte en devises.
Le brain drain coûte déjà des millions de dinars par an. Le startup drain est une perte de compétences et une perte financière pour les investisseurs en Tunisie, qui se retrouvent sans entreprises où investir. Les meilleures startups finissent par quitter le pays. A titre d’exemple, Nazeh Ben Ammar déclare avoir perdu deux startups tunisiennes en une semaine. C’est pour cela qu’il est nécessaire de changer la législation afin de favoriser l’activité économique et l’investissement étranger.