Le recours au chèque comme moyen de paiement ne cesse de progresser. Au-delà de l’effet positif d’une moindre utilisation du cash, le chèque permet de résoudre certains problèmes relatifs à l’indisponibilité de liquidité pour les ménages.
Ces derniers mois, les offres d’une consommation immédiate et d’un remboursement différé ont envahi les espaces commerciaux. Et qui dit paiement ultérieur, dit signature de chèques au profit des prestataires de services. En d’autres termes, l’augmentation du nombre et du volume des chèques ne signifie pas une prise de conscience de l’importance de la transparence des opérations financières, mais reflète plutôt les difficultés financières des Tunisiens.
Si nous regardons les chiffres pour la première moitié de l’année, nous constatons que le nombre de chèques traités par le système de compensation s’élève à 14 870 600 pour un montant de 56,559 milliards de dinars. Le montant moyen d’un chèque est de 3 803 dinars. En 2021 et 2020, la moyenne était respectivement de 4 100 et 4 043 dinars. La baisse en valeur et la hausse en nombre prouvent que ces chèques servent de plus en plus pour arrondir les fins de mois des ménages.
Ce qui manque pour compléter l’analyse reste le nombre des défauts de paiement, mais ce genre d’information ne figure que dans le rapport annuel de la Banque centrale. Sur les dernières années, nous sommes sur une moyenne de 3% en volume, ce qui est loin d’être négligeable. Nous pensons que cette tendance va continuer car plus la vie devient chère, plus les facilités deviennent la piste quasi unique pour affronter les nécessités du quotidien. Pour les prestataires de services, cela signifie un besoin de fonds de roulement encore plus élevé, ce qui induit une hausse des coûts des services. Un cercle vicieux qui asphyxie le consommateur final.