L’organisation hiérarchique traditionnelle n’a plus le vent en poupe, les nouvelles technologies aidant, le temps est au collaboratif. De nouveaux outils, de nouvelles interactions et une nouvelle organisation.
Une table ronde autour du Leadership, engagement, ouverture et collaboration a été programmée lors des deux jours de l’HR Expo et animée par Ines Bouharb, managing director d’Excellia Capital Humain; d’Abdelkader Dali, DG de Sofrecom; Philippe Leman, CEO de Pilgrim Support & Partenaire de Progress RH Tunisie; et Tarak Messadi, CEO d’Advyteam Consulting.
Tarek Messadi a pointé du doigt un problème de désengagement chez les collaborateurs, “88% des employés n’ont aucune passion pour leur travail”, a-t-il affirmé se basant sur une étude française. Selon le CEO d’Advyteam Consulting, ceci est expliqué par une absence de reconnaissance, une centralisation excessive, un abus de procédure, un déficit d’information…
A ce titre, le collaboratif, grâce à un partage et à une coopération plus importants, serait un excellent rempart et un levier d’engagement. Pour expliciter le concept, Ines Bouharb avance que le collaboratif est un process qui aboutit à un leadership collaboratif.
Toujours selon ses dires, ce process commence par la définition d’une stratégie, à travers le partage des idées et le transfert des connaissances, qui doit être alignée aux objectifs. Ensuite, il faudrait communiquer et faciliter le réseautage et la création des liens. Ceci est de nature à développer une vision commune et à renforcer l’engagement.
Enfin, il faudrait piloter le process et les performances. Abdelakader Dali met l’accent sur l’importance du partage de la vision dans la mise en place de la stratégie. “La clé de notre succès, c’est notre capacité à travailler ensemble”, signale-t-il en ajoutant que chez Sofrecom, ils se sont donné pour objectif d’accroître la valeur de leurs collaborateurs.
Il n’en reste pas moins que le passage du collaboratif à un leadership collaboratif n’est pas systématique. Ce dernier nécessite d’autres prérequis d’après Ines Bouharb, à savoir une maturité professionnelle, une culture de confiance en soi et envers les autres, et un self-leadership. Elle a également insisté sur l’importance de la diversité et de la mise en place d’une culture organisationnelle qui va encourager l’esprit communicationnel.
Dans le même sens, Philippe Leman signifie que pour faire face à un monde incertain et volatil, les organisations doivent se prémunir d’une certaine agilité. Il s’agit d’une culture d’intelligence collective à acquérir avec les collaborateurs et avec la direction générale.
Il s’agit même d’une redéfinition du périmètre des rôles et des responsabilités de chacun. En d’autres termes “l’agilité permet plus d’intégrer le changement dans un modèle existant que d’inventer de nouveaux modèles”, avance-t-il.
Leman affirme que pour y faire adhérer ses collaborateurs, il faudrait, d’abord, leur raconter des histoires ayant du sens, faire du storytelling, s’inspirer des histoires du passé pour véhiculer des messages concrets et cascader des objectifs. Ensuite, il a insisté sur l’importance de la délégation de tâches mais également de l’autorité qui leur sied.
“Le leadership c’est de donner les directives générales aux collaborateurs, leur dire ce qui doit être fait et leur laisser la liberté de le faire à leur manière”.
C’est dire que ce leadership collaboratif est une histoire de mindset orienté sur le partage et la responsabilité. Le secret est comment se hisser pour développer une intelligence collective.