Lors de la cérémonie d’ouverture de la 8ème édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, David Malpass, président du groupe de la Banque Mondiale, a prononcé un discours au sujet de la coopération avec l’Afrique. Le texte suivant est la traduction française de la retranscription en anglais.
Vos Excellences, Monsieur le Premier Ministre Kishida, Monsieur le Président Saïed, Mesdames et Messieurs,
Au nom du Groupe de la Banque mondiale, je vous félicite pour la 8e édition de la TICAD, qui se tient pour la première fois en Afrique du Nord. Je suis désolé de ne pas pouvoir être avec vous en personne. Je voudrais également souhaiter un prompt rétablissement au Premier ministre Kishida.
Parmi les crises qui se chevauchent dans le monde, l’Afrique est particulièrement vulnérable. Les taux de vaccination restent faibles ; de nombreux pays africains sont confrontés à des niveaux d’endettement élevés et à des coûts de service de la dette importants ; l’insécurité alimentaire augmente et les restrictions commerciales pèsent sur les populations des pays qui dépendent largement des importations de denrées alimentaires.
Les temps difficiles exigent des réponses efficaces pour surmonter les crises et jeter les bases d’économies plus prospères et plus résilientes. Le Groupe de la Banque mondiale reste un partenaire engagé et de longue date en Afrique. Près de la moitié de nos financements BIRD et IDA vont à l’Afrique, et nous collaborons étroitement dans plusieurs domaines.
Tout d’abord, dans le domaine du commerce. Le commerce est un moyen puissant de construire des économies résilientes, de réduire la pauvreté et de stimuler la prospérité. Au sein du Groupe de la Banque mondiale, nous conseillons les gouvernements sur les politiques commerciales nécessaires, notamment sur la nécessité d’éviter les interdictions d’exportation et autres mesures restrictives du commerce.
Nous nous efforçons également de réduire le coût et le temps nécessaires au commerce des denrées alimentaires et du bétail et d’améliorer le volume et la qualité des marchandises échangées. Nous avons fourni un financement important aux pays de la région des Grands Lacs et à des pays comme le Tchad, la Côte d’Ivoire et le Nigeria, afin de faciliter le commerce transfrontalier et interne et de renforcer la commercialisation de certaines chaînes de valeur. Nous nous appuyons sur ce que fait le Maroc dans les secteurs de l’agriculture et des engrais pour assurer la sécurité alimentaire grâce à la coopération commerciale à travers le Sahara.
Deuxièmement, nous aidons les pays africains à fournir une protection sociale ciblée et indispensable aux plus vulnérables. Nous pensons que des programmes de protection sociale bien ciblés qui profitent aux pauvres offrent une bien meilleure valeur que des subventions non ciblées pour la nourriture ou le carburant, qui sont coûteuses et profitent surtout aux consommateurs les plus riches.
En Tunisie, le projet d’intervention d’urgence en matière de protection sociale COVID-19 contribue à protéger les membres les plus vulnérables de la société grâce à un soutien au revenu, tout en renforçant l’efficacité et la résilience du système de protection sociale au sens large. Le programme SWEDD (Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend) est un autre exemple. Nous pouvons l’étendre et obtenir un impact beaucoup plus important.
Nous travaillons également avec nos pays clients sur les subventions. Au Malawi, par exemple, nous travaillons avec le gouvernement pour améliorer le ciblage de leur programme de subvention des engrais en soutenant les ménages les plus vulnérables par le biais de programmes de protection sociale mieux adaptés, tout en fournissant un soutien plus approprié aux petits exploitants agricoles à vocation commerciale.
Enfin, une grande partie de notre travail en Afrique est soutenue par l’IDA, notre fonds pour les plus pauvres du monde. Notre partenariat porte sur la santé, l’éducation, l’action climatique, les infrastructures résilientes et de qualité, la gestion des risques de catastrophe et la dette, pour n’en citer que quelques-uns. L’IDA soutient à la fois le secteur public et le secteur privé, avec la SFI et l’AMGI, qui contribuent à attirer les investissements privés. Je tiens à réitérer mon appréciation pour la forte contribution du Japon à IDA20 et pour avoir accueilli l’événement de lancement à Tokyo le mois prochain.
En conclusion, permettez-moi de réaffirmer mes remerciements particuliers au Premier ministre Kishida pour son leadership dans la promotion de la cause des pays en développement et des institutions financières internationales efficaces, ainsi que pour notre partenariat très solide avec le Japon. Merci également au Président Saïed, pour avoir accueilli la TICAD 8.