Personne ne peut nier le charme de l’île de Djerba, avec son architecture typique, ses couleurs blanc et bleu et ses mosquées typiques reflétant le rite kharijite ibadite ou celui de la 5e voie dans la tradition sunnite.
Djerba est une réelle exception architecturale, qui a dû garder un charme certain, mais aussi une exception culturelle et humaine. Avec une population accueillante et hospitalière, ancrée dans son histoire, vestimentaire, culinaire…
On se sent à l’aise dans ce petit paradis, cette île des lotophages, comme l’a décrite le romancier grec Homère dans son livre L’Iliade et l’Odyssée, qui nous raconte les aventures d’Ulysse lors de son retour de la guerre de Troie dans son pays natal, la Grèce.
Et c’est sur l’île de Djerba qu’il a failli succomber au charme des sirènes.
Djerba est un produit touristique unique en Tunisie et réputé dans le monde. Elle jouit d’une infrastructure hôtelière diversifiée et de qualité et d’un aéroport international la reliant directement à plusieurs villes européennes.
A partir de 2023, la finalisation de l’autoroute Gabès-Ras Jedir, par Médenine, va rendre la connexion de Djerba plus facile aux autres villes de Tunisie et va réduire le trajet à partir de Tunis, Sousse ou Sfax de deux heures.
Nul ne peut douter du sérieux des Djerbiens, de leur attachement à leur Île ni de leur abnégation au travail, de la qualité de service ni de leur honnêteté.
D’ailleurs à Djerba, un tourisme alternatif est en cours de développement, avec une multiplication des maisons d’hôtes, des résidences privées luxueuses et de nouvelles formes d’hébergement et de tourisme, ce qui a permis de créer sur l’île un dynamisme économique, de booster l’investissement et de créer plusieurs postes d’emploi.
Mais ce qui frappe le visiteur dans cette charmante île, ce sont les odeurs nauséabondes le long des routes, ruelles et sur les plages.
Partout les ordures s’accumulent et débordent des bennes, restes de nourriture, bouteilles en plastique dégageant des odeurs fétides de pourriture et de matières biologiques en décomposition.
En fait, en observant le ramassage des ordures par les services municipaux, on constate que la cadence se limite à un seul passage par semaine.
Outre un passage de petites camionnettes tous les trois jours, qui font le ramassage des sacs en plastique, mais qui ne vident pas les bennes à ordures.
L’autre phénomène concerne l’accumulation des ordures sur les plages publiques de Sidi Yaten ou de Seguia, dans l’extrémité sud-est de l’île.
Or, il n’existe aucune benne à ordures; les restes des estivants, nombreux en cette période estivale, s’accumulent sur les plages où on trouve, pêle-mêle, des couches bébé, des bouteilles en plastique et des restes d’aliments.
Certes, beaucoup de ces visiteurs viennent d’autres villes tunisiennes, de l’étranger aussi. Mais où est la municipalité, la société civile, la surveillance des plages?
C’est la responsabilité de tous, visiteurs, touristes, autorités locales, mais aussi des habitants de Djerba.
Djerba ressemble à une très belle ville, mais dont la saleté empeste l’air.
Une prise de conscience et des actions sont nécessaires pour que l’île de Djerba ne soit pas synonyme de l’île des ordures.