L’inflation est le principal ennemi du sleeping money, cette épargne qui s’accumule dans les comptes bancaires et qui ne rapporte rien. Pire encore, elle perd de sa valeur. Sur une année, les prix ont augmenté de 8,2%, et donc le pouvoir d’achat s’est réduit dans la même proportion. Que faire pour éviter cette érosion?
Pour les grosses sommes et qui peuvent être investies à long terme, l’immobiliser reste une option réelle. Il y a particulièrement les terrains qui se font de plus en plus rares dans les grandes villes. Si nous prenons un investissement de 1 000 TND dans un terrain acquis en 2013, il aurait rapporté un rendement de plus de 70% fin 2021, selon les chiffres de l’indice des prix de l’immobilier. Cette profitabilité bat de loin l’inflation, elle en profite même.
Pour les petites et moyennes épargnes, elles peuvent recourir à deux types de placements. Le premier est dans les titres de créance émis par les entreprises. Actuellement, il y a la possibilité de placer dans un emprunt obligataire lancé par Attijari Leasing au taux annuel net de 8%. En même temps, les intérêts encaissés sont déductibles de la base imposable dans la limite de 10 000 TND, ce qui permet un gain fiscal à prendre en considération. Prochainement, il y aura l’émission de nouvelles tranches de l’emprunt obligataire national qui propose des taux alléchants aux personnes physiques.
Le second type de placement est les Comptes Epargne en Actions qui permettent de déduire les sommes déposées de l’assiette du revenu imposable, et ce, jusqu’à 100 000 TND par an. Les gains d’impôts peuvent atteindre 55% du montant de l’impôt exigible. En même temps, il y a la possibilité de réaliser des plus-values sur le moyen et long terme grâce à l’évolution des cours des actions acquises.
Pour ceux qui préfèrent une épargne mobilisable à tout moment, il n’y a réellement que le placement en Bourse qui permet une couverture totale contre l’inflation. Depuis le début de l’année, le Tunindex fait plus de 10% de rendement et les titres ont réalisé des rendements dépassant l’appréciation de l’IPC.
Pour les plus averses aux risques, il y a les comptes classiques d’épargne dans un établissement de crédit et qui rapportent 5% net. Les véhicules de placements collectifs obligataires offrent également un rendement annuel qui peut aller jusqu’à 6,5%. Quelques fonds peuvent surperformer, mais en moyenne, le rendement reste inférieur à l’inflation actuelle. L’approche prudente est certes sûre, mais elle ne peut limiter les dégâts.