L’Espagne œuvre pour ouvrir ses portes aux travailleurs étrangers afin de remédier aux pénuries de main-d’œuvre et d’atténuer une crise démographique menaçant sa prospérité future. Le royaume “bénéficie”, en effet, du taux de chômage le plus bas depuis 2008.
Paradoxalement, le pays compte en fait des jeunes à la recherche d’un emploi malgré la pénurie croissante de main-d’œuvre. Plus de 840 000 personnes de moins de 30 ans n’ont pas trouvé d’emploi au cours du premier trimestre.
À près de 29%, le taux de chômage des jeunes en Espagne, l’un des plus élevés d’Europe, révèle un décalage entre les offres d’emploi et les compétences de sa jeune main-d’œuvre.
Cela fait que, contrairement à une politique anti-immigrés plus prononcée dans une grande partie de l’Europe, le gouvernement espagnol a assoupli les règles pour permettre le recrutement d’employés immigrés.
La réforme, qui entrera en vigueur dans les prochains jours, offre une voie accélérée vers un statut juridique pour potentiellement des dizaines de milliers de personnes travaillant dans l’économie souterraine. Elle vise principalement les travailleurs des pays d’Amérique latine.
La quatrième économie de la zone euro souhaite ainsi pouvoir pourvoir les milliers de postes vacants, allant des développeurs de logiciels et des scientifiques aux serveurs, maçons et bagagistes.
L’Espagne est l’une des sociétés qui vieillissent le plus rapidement au monde. La part de sa population âgée de plus de 65 ans est de 23%, ce qui reflète une espérance de vie particulièrement élevée et de faibles taux de fécondité. Le nombre d’Espagnols diminuera d’un tiers d’ici 2100, en supposant des flux d’immigration normaux, selon les projections des Nations unies.