Pour attirer les investisseurs, il faut améliorer le cadre de vie et les conditions de financement dans les régions. Tel est l’un des axes de dialogue du premier panel de la stratégie industrielle et d’innovation horizon 2035. A la suite du panel, la ministre des Finances a dit quelques mots au sujet de la délégation du FMI venue en visite en Tunisie de Washington.
Les aides de l’Etat en faveur des régions
Sihem Boughdiri Nemsia, ministre des Finances, croit que la Tunisie présente des atouts. “Les autorités ont mis en place une panoplie d’instruments pour financer le développement dans les régions. L’État a un rôle à jouer dans l’économie et le financement des infrastructures. La CDC intervient dans trois secteurs: infrastructure, soutien aux PME et dynamisation du marché financier. Un autre véhicule d’investissement est le Fonds tunisien d’innovation. Il gère des ressources financières conformément à des normes fixées. Le FTI débloque des primes pour le développement des projets ainsi que la souscription à des fonds, tels que le fonds d’amorçage, de manière directe ou indirecte.” En définitive, il y a la vision, la stratégie et la réalisation.
Samir Saïed, ministre de l’Économie et de la Planification, présente la division semestrielle du travail: “Nous avons réservé le premier semestre à structurer toutes les interventions. Le second semestre comprend maintenant la stratégie sectorielle pour réaliser cette vision. La stratégie sectorielle 2035 a trois axes. Cela nous permettra d’aller vers le plan d’action. Nous aurons un plan d’action spécifique pour chaque secteur. Puis nous affinerons ces plans à travers plusieurs discussions”.
Ahmed Gdoura, CEO at Business and Institutional Development, énonce les axes de développement régional: “Il faut améliorer le cadre de vie et les conditions de financement pour attirer les investisseurs. Le développement du dialogue régional grâce à des outils dédiés permet l’élaboration de stratégies adaptées aux potentialités du territoire. Plusieurs chaînes de valeur ont été identifiées dans les spécialisations territoriales. On parle d’activité primordiale d’une région lorsque celle-ci consacre 40 à 50% de ses ressources à un secteur dédié. Au total, le plan comprend 9 axes de développement avec 25 actions à entreprendre concernent l’écosystème régional”.
Le développement des zones littorales
Olivier Stoullig, Principal Industrial Policy Officer à la BAD, synthétise l’état des lieux: “65% du parc industriel tunisien est concentré dans 7 pôles, essentiellement dans les zones littorales. Le développement régional est essentiel dans une perspective industrielle pour développer le potentiel de productivité. L’inclusivité est un prisme central du développement industriel. Il faut soutenir la diversification des compétences. La banque accompagne les réformes clés afin d’attirer les capitaux et libérer le potentiel du tissu économique local. Le désenclavement des régions cibles permet le soutien à la compétitivité. Le développement de clusters de PME dans les régions, faciliter l’accès au financement des PME, l’appui à la diversification et la mise en œuvre de réformes clés sont les 4 axes sur lesquels il faut s’appuyer”.
Visite du FMI en Tunisie
Les rencontres entre le FMI et l’Etat tunisien sont très positives, selon Sihem Boughdiri Nemsia. “Nous sommes arrivés au lancement de cette stratégie très importante pour la Tunisie. Une délégation du FMI est venue de Washington en Tunisie pour une visite de deux semaines. Elle dure du 4 au 18 juillet. Il y aura, au cours de ces deux semaines, de nombreuses rencontres avec les équipes techniques et les membres du gouvernement. Cela représente une étape très importante de nos négociations avec le FMI”.