La fintech est un secteur qui peine à se développer en Tunisie, du moins par comparaison avec nos voisins subsahariens. Et pourtant, plusieurs startups tunisiennes ont réussi à briller sur le marché local.
Aujourd’hui, on apprend que la startup tunisienne Paymee a réussi à finaliser une levée de fonds à 6 chiffres auprès du fonds d’investissement américain P1 Ventures. Cette injection de cash va principalement permettre à la startup de renforcer ses équipes. “Notre équipe est actuellement composée de trois membres ― dont une freelance”, nous a confié Marouen Amamou, fondateur et CEO de l’entreprise. “Nous comptons renforcer nos équipes par des développeurs et des commerciaux”, a précisé l’entrepreneur.
L’entrepreneur aspire à capitaliser sur le succès qu’a rencontré jusqu’à présent la startup pour renforcer son positionnement sur le marché local avant d’étendre ses activités vers d’autres marchés sur le continent africain. “Nous aspirons à mettre les premiers jalons de notre implémentation marocaine dès l’année 2023”, a indiqué Amamou à Managers. Cela dit, l’entrepreneur a souligné que toute expansion géographique hors des frontières nationales nécessiterait de lever davantage de fonds.
Le calvaire d’un entrepreneur
Le chemin pour atteindre ce milestone n’était certainement pas facile, mais il a été rendu encore plus difficile à cause des chicaneries de l’administration tunisienne.
À son lancement en 2018, Paymee était un fournisseur de wallets qui permet d’effectuer directement des paiements auprès de commerçants ou des transferts d’argent entre utilisateurs. Et dès la parution de la circulaire de la BCT sur les établissements de paiement, l’entrepreneur a voulu vite régulariser la situation de sa startup, notamment en ce qui concerne le capital minimum de 5 millions de dinars exigé par le régulateur. “J’ai réussi à trouver un investisseur étranger prêt à injecter les fonds nécessaires”, a indiqué Amamou.
Seul hic: la BCT n’a pas rendu publiques les procédures nécessaires pour l’obtention de l’agrément. “Après plusieurs mois de va-et-vient à la BCT, l’investisseur a décidé de jeter l’éponge”, a affirmé Amamou.
L’entrepreneur, lui, a tenu à son projet.
Dès la mise en place des procédures, il a réussi à séduire un second investisseur qui a demandé une lettre de non-objection. Ce document, explique l’entrepreneur, atteste que la Banque centrale reconnaît officiellement l’entrée en activité de la startup. Après le refus de la délivrance de cette lettre, ce second investisseur a décidé, lui aussi, d’abandonner la startup.
Pour assurer la survie de son entreprise, Amamou a donc dû abandonner le volet B2C de son activité et focaliser entièrement sur la partie B2B.