Les capital-risqueurs ont investi plus d’argent en Afrique en 2021 que lors des sept années précédentes réunies. C’est ce qu’a annoncé le rapport de l’African Private Equity and Venture Capital Association pour l’année 2021. 5,2 milliards de dollars ont été levés auprès de 604 entreprises en 2021. Les données révèlent un secteur qui a atteint, et qui est prêt à atteindre, une croissance considérable.
Chaque étape d’investissement a connu une croissance annuelle. Mais les transactions de dernière étape (Série C+) ont connu une accélération à trois chiffres.
– Sur le plan géographique, l’Afrique de l’Ouest s’est imposée en 2021. Elle a été soutenue en grande partie par l’importante activité d’investissement qui a eu lieu au Nigeria.
– La technologie africaine a occupé le devant de la scène en 2021. 81 % des opérations de capital-risque réalisées en 2021 concernaient des entreprises technologiques ou à vocation technologique opérant dans divers secteurs.
– En 2021, 16 opérations de très grande envergure (d’une valeur combinée de 2,6 milliards de dollars) ont eu lieu auprès de 15 entreprises uniques.
L’Afrique du Nord en perte de vitesse
L’Afrique de l’Ouest a attiré le volume le plus élevé (33%) des opérations de capital-risque en Afrique en 2021, gagnant ainsi deux places pour éclipser l’Afrique australe, longtemps la première entre 2014 et 2020. L’Afrique de l’Est, l’Afrique du Nord et l’Afrique australe ont une proportion égale de la valeur des transactions l’année dernière, représentant respectivement 20 % du volume total des transactions.
La part de volume de VC Deals en Afrique du Nord par rapport au continent est de 20% en 2021 contre 17% en 2020. La part de valeur des VC Deals est faible, avec 12% en 2021 contre 8% en 2020.
Les investisseurs des Émirats arabes unis ont représenté 3 % du nombre total d’investisseurs en 2021. Ils concentrent généralement leur portefeuille africain en Afrique du Nord arabophone.
L’adaptation de la législation
Une législation progressiste reste primordiale pour favoriser et encourager l’esprit d’entreprise en Afrique. À l’image de l’augmentation des transactions dans le secteur financier, l’année 2021 a été marquée par une vague de réglementations liées aux FinTechs. En Égypte, une nouvelle législation introduite en septembre 2021 a permis à la Banque centrale d’attribuer des licences bancaires à des entreprises de FinTechs et de commerce numérique. Cela rend la réglementation bancaire égyptienne plus favorable aux FinTechs. En Afrique de l’Est, l’Autorité des marchés financiers du Kenya a mis en place une Sandbox en mai 2021. Cela a permis à neuf startups FinTechs de tester leurs produits et leurs services dans un environnement produits et services contrôlé. L’environnement enlève les contraintes de la réglementation existante.
Les licornes africaines au sommet
En 2021, quatre startups africaines ont atteint une valorisation de plus d’un milliard de dollars. Cette statistique a attiré l’attention des médias et a suscité l’enthousiasme et l’optimisme dans le secteur. A savoir que les licornes n’existaient pas dans le paysage africain de l’entreprise jusqu’en 2016. En outre, la série C d’OPay, d’un montant de 400 millions de dollars en août 2021, qui a propulsé la startup au statut de licorne, équivaut à la valeur totale des opérations de capital-risque déclarées en Afrique en 2014 et 2015. La somme a dépassé ce que l’ensemble du secteur a levé en 2017. Cette augmentation rapide de licornes africaines met en évidence la rapidité de la croissance et les perspectives de croissance du continent. Elle souligne également la maturation progressive de l’industrie. Le continent connaît un rythme d’accélération des investissements qui n’est atteint nulle part ailleurs dans le monde.