Les mesures visant à “optimiser” les dépenses de compensation ont été longuement discutées hier lors de la conférence de presse sur le suivi de l’exécution du Plan national des réformes. Dans ce cadre, Fadhila Rabhi, la ministre du Commerce, a précisé que rien que le coût de la compensation des produits de base va atteindre, à fin 2022, les 4.2 milliards de dinars, ce qui représente, d’après elle, plus de 3.3% du PIB.
“À lui seul, ce montant représente plus de la moitié du budget dédié à l’investissement ― ou encore les budgets des ministères de la Santé et de l’Emploi… combinés”, a affirmé Rabhi.
La hausse des prix sur les marchés internationaux des principales denrées alimentaires a eu un impact direct sur le budget de la compensation, a affirmé l’interlocutrice. D’après elle, cela a fait que la somme dédiée à la compensation des céréales et des huiles représente 87% du montant consacré à l’ensemble des produits de base.
Ces éléments font, d’après la ministre, qu’il est important de réviser le fonctionnement du système de compensation. À cela, a-t-elle affirmé, s’ajoute la lutte contre le gaspillage des ressources de l’État. “Plus du tiers du budget de la compensation est usurpé par la contrebande”, a affirmé la ministre. Elle a ajouté que les produits alimentaires tunisiens subventionnés sont en train d’être exportés illégalement chez nos voisins en Libye et en Algérie, mais aussi dans des régions encore plus lointaines telles que le Tchad, le Niger et même le Soudan.
À travers ces réformes, a conclu la ministre, nous ne souhaitons pas mettre fin au système de compensation mais l’optimiser et mettre fin à ces dépassements afin qu’il soit redirigé vers les citoyens.