En recul dans l’indice pour la quatrième année consécutive, la Tunisie a reculé d’une place pour se classer au 83e rang mondial. Elle se classe au 3e rang en Afrique du Nord, le Maroc la dépassant cette année en raison d’un score total légèrement supérieur.
L’écosystème tunisien des startups en perte de vitesse
Tunis, la seule ville classée de Tunisie, a perdu 76 places pour se classer au 417e rang, perdant ainsi la 2e place parmi les villes d’Afrique du Nord au profit de Casablanca et du Maroc.
L’écosystème tunisien des startups est encore dans la phase initiale de son développement. Le gouvernement tunisien est bien conscient de l’importance de créer des hubs de startups et a adopté un Startup Act en 2018, un cadre juridique destiné à stimuler l’innovation et à favoriser l’esprit d’entreprise.
Le financement est un obstacle majeur au développement des startups et au développement des PME dans le pays, car le capital-investissement et le capital-risque sont limités et l’écosystème financier est peu propice au risque. Les banques dominent dans l’octroi de financements par le biais de prêts à forte garantie.
La Banque mondiale apporte son soutien aux femmes et au développement des PME en Tunisie par le biais du projet “Startups et PME innovantes”. Ce projet soutient le programme gouvernemental Startup Tunisia et cible les startups et les PME innovantes en favorisant l’écosystème de l’entrepreneuriat, la création d’entreprises et l’innovation, les fonds de capital-risque, les incubateurs, les accélérateurs et les espaces de coworking.
Le projet a récemment lancé un fonds pour les PME appelé InnovaTech, qui se concentre sur les investissements dans l’innovation et la technologie dans les médias numériques, les énergies renouvelables, l’agroalimentaire, les TIC, les médias et le commerce électronique, ainsi que dans toutes les technologies liées à la transformation numérique.
Grâce à sa proximité avec le Moyen-Orient, le reste de l’Afrique et l’Europe, la Tunisie a la capacité d’établir des connexions commerciales internationales de grande envergure. Pour se développer, l’écosystème tunisien doit atteindre une masse critique de startups de haute qualité. Le secteur privé tunisien peut aider à développer l’écosystème local des startups en fournissant un financement et un mentorat pour les startups en phase de démarrage, et en créant des opportunités pour aider les idées et les projets à se développer.
Les startups notables et championnes de l’écosystème sont Wattnow, GoMyCode et Vneuron. Cette dernière fournit des technologies Cloud et On-Premise pour la lutte contre le blanchiment d’argent.(AML) et l’expérience numérique (DX/DXP).
L’Egypte n°1 suivie du Maroc
Poursuivant sa tendance à la hausse depuis 2021, l’Égypte a fait un bond de 5 places pour atteindre la 65e place mondiale en 2022. L’Égypte a amélioré sa position en Afrique d’une place (4e), et avec une avance confortable sur l’île Maurice, 5e. L’Égypte reste le pays le mieux classé de la région Afrique du Nord et s’est hissée à la 7e place dans la région Moyen-Orient et Afrique.
Le Maroc a connu une progression impressionnante de 16 positions pour se classer au 79e rang mondial. Il a progressé de 5 places pour se classer 6e en Afrique, et le Maroc se classe également 2e en Afrique du Nord, poussant la Tunisie à la 3e place après avoir obtenu un score total légèrement supérieur. Dans la région Moyen-Orient et Afrique, le Maroc se classe désormais 12e, ce qui représente une grande amélioration de 7 positions depuis 2021.
Casablanca a maintenu sa dynamique de croissance depuis 2021 et a progressé de 39 places supplémentaires pour atteindre la 325e place mondiale. Casablanca est maintenant 7e en Afrique et 2e en Afrique du Nord, supplantant Tunis.