La Tunisie a toujours joui d’autosuffisance en électricité.
Certes, les hydrocarbures utilisés dans la production de cette électricité étaient en (grande) partie importés, mais les électrons qui circulaient dans les lignes étaient toujours propulsés par les centrales locales.
Depuis quelques années, en revanche, cela n’est plus le cas. Non seulement notre pays importe désormais l’électricité “prête” de l’Algérie, mais aussi nous n’exportons plus vers la Libye. Et le rythme de croissance des importations tunisiennes n’a cessé de croître.
Aux trois premiers mois de 2022, par exemple, la Tunisie a importé 534 GWh d’électricité de l’Algérie. Ce chiffre, qui a été réalisé en l’espace de trois mois, représente déjà la moitié de ce qui a été réalisé durant toute l’année 2021. Notons aussi que le premier trimestre est loin d’être une période de pic de la consommation d’électricité.
C’est ce que nous apprenons du rapport mensuel du ministère de l’Energie.
Encore plus inquiétant, c’est la baisse de la production nationale d’électricité dont le volume total est passé de 4662 à 4309 GWh, marquant une diminution de 8%. L’essentiel de cette chute de production s’explique par la baisse considérable de la production de la Carthage Power Company, seul producteur privé d’électricité fossile dans le pays.
En effet, l’électricité générée par la CPC a été, au premier trimestre 2022, de seulement 329 GWh, soit une chute de 60% par rapport aux 824 GWh annoncés un an auparavant.