OTH vient d’annoncer que les candidats pour les postes d’administrateurs indépendants au sein de son Conseil d’administration pourront déposer leurs candidatures jusqu’au 20 avril 2022 à 17h00, contre un deadline initialement fixé pour le 13 avril. Idem pour les candidats aux postes d’administrateurs représentant les actionnaires minoritaires.
Il s’agit du premier report depuis l’instauration de nouvelles règles concernant la nomination des administrateurs indépendants et qui n’ont rien laissé filtrer en matière de conflit d’intérêts. Ces règles sont extrêmement strictes et le régulateur du marché financier peut aujourd’hui dire que ses règles de gouvernance sont en ligne avec les meilleures pratiques mondiales.
Il faut maintenant s’attendre à la multiplication de ce genre de communiqués pour des sociétés qui n’ont pas pu trouver les candidats adéquats. N’oublions pas que nous sommes en train de parler d’OTH, l’une des meilleures structures industrielles exportatrices en Tunisie. Son appel à candidatures devrait susciter l’intérêt des meilleures compétences dans le domaine. De plus, elle paie un jeton de présence extrêmement généreux, digne d’une banque. Que dire alors des sociétés qui ont une situation financière délicate, et le meilleur exemple est AeTech qui cherche depuis de longs mois un candidat.
Cela prouve, encore une fois, que le marché des administrateurs réellement indépendants reste encore petit. Plusieurs noms se retrouvent déjà dans plusieurs conseils et doivent maintenant adapter cette présence aux nouvelles normes. De plus, les administrateurs indépendants ont peu d’impact concret sur la prise de décision. La stratégie et les décisions sont prises par l’actionnaire de référence. Il est donc fort probable que l’indépendant subit la colère des minoritaires par suite des actes des actionnaires majoritaires.
Par ailleurs, ces difficultés confirment qu’une bonne proportion des indépendants actuels ne méritent pas réellement ce qualificatif. D’ailleurs, les habitués des assemblées générales des différentes sociétés cotées ont certainement assisté à des scènes de contestations houleuses par les minoritaires pour des nominations en net conflit d’intérêts. Maintenant, ils peuvent être tranquilles, la réglementation les protège et ils peuvent avoir des voix réelles dans les conseils d’administration.