Alger accueille aujourd’hui Mario Draghi, le premier ministre italien, qui se rendra chez nos voisins de l’ouest pour signer un accord visant à augmenter les importations de gaz naturel. La visite intervient alors que Rome, comme tous ses voisins européens, intensifie ses efforts pour réduire sa dépendance au gaz russe.
Un tel accord va aussi bénéficier à la Tunisie qui reçoit une redevance de 5.25% sur le gaz transporté à travers son territoire vers l’Italie. Cette redevance est fournie à la Tunisie soit en quantités de gaz, soit en dollars. Déjà en 2021, cette redevance a connu une hausse de 85%, passant de 530 à 978 mille tonnes équivalent pétrole.
En février dernier, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Neila Noura Gongi, a indiqué que cette redevance va rapporter, d’après les projections de 2022, environ 500 millions de dinars. Ces projections ne prennent bien évidemment pas en considération les termes du nouvel accord entre l’Algérie et l’Italie.
Draghi sera accompagné lors de sa visite d’une délégation qui devrait comprendre le chef du groupe énergétique italien Eni, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio et le ministre de la Transition énergétique Roberto Cingolani, d’après un rapport publié par EuroNews.
L’Algérie est déjà le deuxième fournisseur de l’Italie en gaz naturel par le biais du gazoduc Transmed qui traverse la Tunisie avant d’atteindre l’Europe. Opérationnel depuis 1983, ce gazoduc a une capacité quotidienne de plus de 110 millions de mètres cubes, mais transporte actuellement moins de 60 millions de mètres cubes.
L’année dernière, les importations italiennes ont augmenté de 76% pour atteindre 21.2 milliards de mètres cubes, soit 29% des flux globaux. Malgré cette hausse, le premier fournisseur de l’Italie reste la Russie qui fournit 40% des besoins du pays en gaz naturel.
Mais si l’accord entre Rome et Alger se concrétise, le pays de l’Afrique du Nord pourrait devenir la première source de gaz pour l’Italie. Rome a indiqué qu’elle cherche à obtenir 9 milliards de mètres cubes supplémentaires de l’Algérie. Cela boosterait le volume total de gaz algérien à 29 milliards de mètres cubes par an ― soit environ le même volume que fournit actuellement la Russie.
Mais l’Algérie n’est pas le seul pays qui pourrait bénéficier de cette quête de diversification de fournisseurs. L’accord entre l’Italie et l’Algérie sera en effet le premier résultat concret des missions du ministre italien des Affaires étrangères dans les pays producteurs d’énergie pour sécuriser des sources alternatives, notamment l’Azerbaïdjan, le Qatar, le Congo, l’Angola et le Mozambique.