Après une suractivité depuis le début de l’année, l’intervention du Trésor sur le marché primaire de la dette souveraine a significativement décéléré.
Ainsi, les deux dernières adjudications de BTA et de BTC ont été déclarées infructueuses. Cela ne traduit pas une crise, mais entre plutôt dans le cadre de la gestion de la liquidité. A la fin de la journée d’hier, le compte courant du Trésor affiche un excédent de 944 MTND. A ce montant, il faudra ajouter les recettes de TVA qui seront majoritairement déclarées aujourd’hui pour les personnes physiques et au cours de la prochaine semaine pour les sociétés. En moyenne, c’est près de 900 MTND que l’Etat devrait engranger. Il y a également le règlement de l’impôt sur les bénéfices au titre de 2021 ainsi que les flux provenant de la régularisation de la situation dans le cadre de l’amnistie initiée par la loi de finances 2022.
D’autre part, les souscriptions à l’Emprunt obligataire national se poursuivent. Alors que l’objectif initial était de 350 MTND, les souscriptions sont déjà à 384,664 MTND hier. Le flux de trésorerie que l’Etat devrait enregistrer ce mois de mars dépasserait facilement les 2 milliards de dinars. Les salaires des fonctionnaires devraient être servis à temps. Politiquement, c’est très important pour le gouvernement dans un contexte inflationniste, de manque de matières alimentaires de première nécessité et à la veille du mois saint de Ramadan.
Encore un mois financièrement soft pour l’exécutif. Les difficultés réelles ne commenceraient que vers le troisième trimestre si les tensions en matière de financements extérieurs persistaient. Entre-temps, les solutions pour continuer à fonctionner existent, mais seront exécutées dans la douleur. Le grand défi sera de gérer le déficit budgétaire avec ce qui se passe actuellement sur les marchés internationaux. Une nouvelle hausse, légitime en réalité, des prix des carburants juste avant Ramadan risque d’approfondir le sentiment de colère qui commence à monter parmi la population.