La dernière émission d’emprunt obligataire par la STB a été une réussite. La Banque a pu lever les 100 MTND ciblés. Cela ne faisait aucun doute. Mais ce qui nous intéresse est plutôt la répartition des souscriptions entre taux fixes et variables. Le marché de la dette est dominé par les institutionnels et nous pouvons en déduire leurs attentes en matière de taux.
73,9% de l’emprunt a été souscrit sous forme de taux fixe. Encore une fois, les investisseurs ont préféré sécuriser leurs positions en s’offrant une belle rémunération connue à l’avance. Inutile de prendre des risques surtout que le politique cherche à faire baisser les taux alors que les professionnels sont convaincus que cela n’est pas possible. Afin de s’épargner ce casse-tête, il n’y a pas mieux que de garantir le rendement de son investissement dès aujourd’hui. La majorité des opérations de souscription sont assurées par les OPVCM, et les gestionnaires veulent bien avoir une idée claire sur les rendements pour pouvoir commercialiser leurs fonds.
Mais il y a aussi 26,083 MTND qui ont été investis à taux variables. Cette proportion est importante et montre que certains pensent que les taux vont finir par augmenter sur la période. Pour rappel, au mois de décembre dernier, l’émission de la BH a été souscrite à hauteur du tiers dans des obligations à rémunérations variables.
Avec la tendance mondiale actuelle des prix, l‘inflation finira par suivre un trend haussier. Il est certain que la BCT ne tardera pas à apporter sa réponse par le mécanisme du taux directeur, rendant les investissements à rendement variable le bon choix.
Les prochaines émissions seront un bon indicateur car elles vont intervenir après le déclenchement de la crise ukrainienne et la flambée des prix. N’oublions pas que nous sommes en pleines discussions techniques avec le FMI qui ne permettra pas un taux d’intérêt réel négatif. Dans tout cela, c’est l’investissement non financier qui paiera le prix.