Après un parcours classique, Salma Mbarek lance sa première exposition artistique sous le titre “Excavation”. Cette exposition mêle la peinture à la sculpture, et même au montage sonore, pour délivrer une expérience pluri-sensorielle aux visiteurs.
Une citation du philosophe et psychologue Carl Jung l’a marquée: “Si tu as pris un chemin dégagé, c’est que tu es probablement sur le chemin de quelqu’un d’autre”. Elle en a été bouleversée. Cette citation a réveillé son enfant intérieur et lui a donné des forces pour se lancer dans son aventure artistique. “Je me suis sentie pousser des ailes, j’ai tout laissé tomber pour démarrer une carrière en tant qu’artiste. Je souhaite réaliser mon rêve et creuser au plus profond de moi afin de mettre à jour mes démons, mes angoisses et mes tourments”.
L’exposition s’appelle également Cycle I, comme le début d’un cycle artistique qu’elle espère long. Elle mêle les disciplines artistiques dans des œuvres où le sens du détail inscrit les émotions dans chaque ligne, chaque pli. Les œuvres sont pour la plupart en trois dimensions, avec un support de toile peinte sur laquelle sont ajoutées une ou plusieurs sculptures. Des mains aux doigts interminables, des yeux au regard perçant, même un visage de bébé hurleur jaillissant d’entre les jambes d’une femme pour l’une de ses oeuvres, apportent à la création un sens nouveau.
Son processus de création se réalise en plusieurs étapes. “Je commence par écrire mes ressentis et mes émotions sur le papier. C’est semblable à du slam, de la poésie rythmée. Ce sont des textes qui figent mon émotion. J’écris tout, noir sur blanc, pour pouvoir finir mon tableau.” Dans la brochure distribuée à l’entrée de l’exposition, à côté des photos des œuvres, figurent des textes semi-poétiques, semi-descriptifs de chacune des œuvres. Ils reflètent la touche personnelle apportée par l’artiste, où chaque œuvre et chaque description sont rendues uniques.
Salma Mbarek Bouchnak rend un hommage ému à ceux qui l’ont entourée et à ses proches. A travers ses larmes lorsqu’elle parle de sa famille, l’on sent l’hypersensible, qui, si elle ne l’était pas, ne pourrait pas parvenir à donner naissance à des créations d’une telle puissance.
L’exposition se déroule à l’espace Dada19 au Bardo, jusqu’au 20 mars 2022.