Le 16 septembre dernier, la Banque mondiale a annoncé que son célèbre rapport Doing Business a été abandonné après que des soupçons de manipulation de données ont été signalés en interne en juin 2020.
La Banque mondiale s’apprête à dévoiler les grandes lignes d’un nouveau rapport qui va remplacer celui de Doing Business.
Dans un communiqué publié sur son site, l’institution financière internationale a indiqué qu’elle est en train d’élaborer “une nouvelle approche pour évaluer le climat des affaires et des investissements” dans les différentes économies du monde.
Les grandes lignes de ce nouveau rapport, qui a été momentanément baptisé Business Enabling Environment ou BEE, seront publiées “dès qu’elles seront disponibles”, assure la Banque mondiale. Elle a également indiqué que la pré-note conceptuelle sera publiée demain, 8 février 2022.
Rappelons qu’une opération d’audit réalisée par la Banque mondiale a révélé que son célèbre rapport n’était pas sans (grosses) failles.
Parmi les révélations du rapport de la mission d’audit, on trouve le rôle qu’a joué Kristalina Georgieva, actuellement directrice du FMI, dans une opération de manipulation des données qui a visé à améliorer le classement de la Chine. Georgieva, à l’époque CEO de la Banque mondiale, a été directement impliquée dans des efforts de manipulation de données au profit de la Chine.
De hauts responsables chinois ont, d’après le rapport d’audit, fait pression sur le management de la Banque mondiale pour améliorer le rang de leur pays. En effet, ces responsables ont indiqué que la 78e place qu’a occupée la Chine dans le rapport de 2017 “ne reflète pas la réalité sur le terrain”.
Lorsque, en octobre 2017, l’équipe chargée de la rédaction du rapport a révélé à la direction de la BM que la Chine va perdre 7 places pour arriver 85ème dans l’édition 2018 du rapport, les événements ont pris une tournure inattendue.
Jim Yong Kim, à l’époque président de la BM, et Kristalina Georgieva ont tenu une série de réunions visant à trouver un moyen pour améliorer le rang de la Chine. Georgieva a été par la suite en charge des efforts visant à l’améliorer.
De son côté, Kristalina Georgieva, qui occupe aujourd’hui le poste de managing director du FMI, a publié un communiqué de presse indiquant que “je suis fondamentalement en désaccord avec les conclusions et les interprétations de l’Enquête sur les irrégularités dans les données en ce qui concerne mon rôle dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale de 2018. J’ai déjà eu un premier briefing avec le Conseil d’administration du FMI sur cette question”.