C’est à la faveur de l’organisation de la 18e édition du HEC’Challenge, le 29 janvier, que nous avons rencontré Hassen Mzali, directeur de l’IHEC, qui nous confie sa quête pour la ‘professionnalisation’ de ses étudiants et son espoir de voir l’Etat donner enfin la place qu’il faut à la formation continue : « Nous avons institué de bonnes traditions d’échanges avec l’Ecole de commerce et de gestion de Casablanca qui génère un quasi-marché de 3 milliards de Dirham [environ 925 MTND, ndlr] par an en formation continue dans la dimension des cours du soir ».
Il dirige l’Institut des hautes études commerciales de Carthage (IHEC Carthage), la première école de commerce en Tunisie depuis 1942. Aujourd’hui l’une des business schools les plus reconnues, elle est classée 6e dans toute l’Afrique francophone. Un prestige qui s’accompagne, évidemment, d’une grande responsabilité : celle de l’excellence où le credo de l’IHEC est de renforcer sa capacité à préparer l’étudiant à la vie professionnelle et à élever son niveau d’employabilité une fois diplômé, avec alignement sur les standards internationaux, ouverture sur l’environnement, digitalisation des process, gouvernance et engagement socio-durable.
Enseigner le métier de patron ?
Hassen Mzali nous parle du choix de l’innovation circulaire au cœur de la thématique de la 18e édition du HEC’Challenge et reposant sur une utilisation optimale des ressources et sur la création de boucles de valeur orientées vers les nouveaux modes de conception, de production et de consommation plus verts : « Ce challenge fait partie du plan d’études de nombreux masters, ce n’est plus une option depuis des années. En l’organisant ainsi chaque année, nous affirmons cette obligation de passage qui intéresse en cette année 2022 pas moins de 96 étudiants en 12 équipes, co-tutorés par 24 mentors professionnels et académiques et accompagnés par des experts en 2e année de master (en entrepreneuriat, intelligence marketing et veille stratégique, e-commerce / big data, marketing digital et tourisme) ».
Selon notre interlocuteur, la direction de l’IHEC a veillé à garder un équilibre entre théorie et pratique, c’est-à-dire entre les applications et les connaissances accumulées durant le cursus, et ce, dès le début : « Au départ, nous avons éprouvé le process via notre master Entrepreneuriat puis nous l’avons élargi ces dernières années à 6 disciplines : marketing, management, finance, comptabilité, informatique, économie ».
Une recette qui fonctionne, puisque le ministre de l’Emploi a répondu présent pour le HEC’Challenge, séduit peut-être : « Ce sont les étudiants qui séduisent les hautes personnalités qui participent à nos événements ; nos étudiants séduisent par leurs idées, leur motivation, et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont également suscité la motivation des mentors, dont certains (du milieu des banques, assurances, conseil, industrie, informatique…) participent au challenge pour la dixième fois ». Il y a une âme dans cet effort de lier l’institut aux entreprises, de pousser l’apprentissage de l’entrepreneuriat dans ses derniers retranchements. Qui a dit que l’on ne pouvait pas enseigner le métier de patron ?
“Nous comptons délocaliser le HEC’Challenge à Casablanca”
En particulier pour ce challenge 2022, Hassen Mzali a souhaité faire participer le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi car il voulait mettre en perspective les nouvelles possibilités d’employabilité et la manière de booster la formation continue au sein des universités : « Avec nos amis marocains, nous avons institué de bonnes traditions d’échanges depuis 5 ans, spécialement avec l’Ecole de commerce et de gestion de Casablanca (ECGC). Depuis lors, nous avons su qu’ils ont fait de grands progrès en matière de formation continue. Ils génèrent un quasi-marché de 3 milliards par an en formation continue dans la dimension des cours du soir. Il y a des milliards à gagner dans la formation continue en Tunisie ! ».
Ce partenariat avec l’Ecole de commerce et de gestion de Casablanca est porteur d’encore plus de perspectives pour notre interlocuteur qui nous confie son projet d’y dupliquer le HEC’Challenge : « Nous comptons délocaliser ce format à Casablanca l’année prochaine, avec un voyage sur place pour plus de synergie, en plus de l’envoi par l’ECGC de ses étudiants et ses profs ». Une ouverture sur le monde académique qui vient en écho à l’ouverture de l’IHEC sur le monde professionnel, là où la vie des entreprises reste un axe prioritaire dans la quête de l’IHEC pour ce que l’on pourrait appeler la professionnalisation de ses étudiants.