La BCT a rendu aujourd’hui publique sa note annuelle sur la conjoncture économique dans le pays. Dans cette note, l’institut financier a également présenté sa vision sur les perspectives de l’inflation pour les 24 mois à venir.
Ainsi, la BCT prévoit que le taux d’inflation en 2022 s’établisse à 6.8%, et ce, sous l’impulsion des récentes prévisions à moyen terme qui ont revu à la hausse la trajectoire future des prix à la consommation. Le taux d’inflation devrait s’atténuer à 5,6% en 2023, prévoit la BCT.
Par principales composantes, l’inflation des produits administrés devrait se maintenir à des niveaux élevés en s’établissant à 6,3% en 2022, et à 4,5% en 2023, et ce, après 5,8% en 2021.
En effet, le taux d’inflation des produits administrés devrait se maintenir sur des niveaux relativement élevés au 1er semestre 2022, porté surtout par un effet de base haussier important, provenant des hausses antérieures importantes des prix du tabac, ainsi que le relèvement d’un ensemble de prix administrés, en relation avec les pressions provenant des prix internationaux des produits de base et des matières premières, et de l’orientation vers la réduction progressive des dépenses de subvention.
Quant à l’inflation des produits alimentaires frais, les faibles perspectives de la production locale sous l’effet de la sècheresse prolongée et le durcissement des restrictions sur l’irrigation, de la hausse des coûts d’intrants et de production, auxquels s’ajouteraient les effets du renforcement de la demande, notamment celle du secteur d’hôtellerie et de restauration, devraient maintenir des pressions à la hausse de l’inflation de l’ensemble des produits alimentaires frais. Les récentes prévisions tablent sur un taux d’inflation des produits frais de 9,4% en 2022 et de 5,4% en 2023, après avoir enregistré 7,1% en 2021.
Pour sa part, l’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice des prix à la consommation hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés, devrait se maintenir sur une tendance haussière graduelle sous l’effet des pressions inflationnistes provenant essentiellement de ses principaux déterminants. En particulier, les pressions d’origine offre seraient actives en perspectives émanant des niveaux élevés des prix internationaux des produits de base et des matières premières et les effets de la hausse attendue des prix de l’énergie. En moyenne annuelle, le taux d’inflation sous-jacente devrait avoisiner 6,4% en 2022 et 6,1% en 2023, et ce, après 5,4% en 2021.
L’incertitude entourant la trajectoire de l’inflation demeure assez élevée et asymétrique vers le haut et les foyers de risques sont multiples. Ainsi, les principaux facteurs de risques pourraient dériver notamment d’une hausse plus importante et durable des prix internationaux des produits de base.
De même, l’éventuelle hausse des prix et tarifs administrés ainsi que des taux d’imposition et la poursuite du stress hydrique et ses répercussions néfastes sur la production et les prix des produits alimentaires ajouteraient un lot d’incertitude considérable à la prévision de l’inflation. La Banque centrale demeure “vigilante quant à l’évolution de l’inflation durant la période à venir, et usera de tous les instruments mis à sa disposition pour la maintenir à des niveaux acceptables”, lit-on dans la note.