Le casse-tête de la dette de l’Etat tunisien ne fait que commencer. Nous allons maintenant passer à la caisse pour payer les pots cassés de la décennie post-révolution. Si au cours des années précédentes, nous avons pu nous en sortir grâce aux lignes de financement obtenues des institutions internationales, au financement rapide exceptionnel du FMI lors de la crise sanitaire et aux DTS qui sont tombés comme des cadeaux du ciel, 2022 s’annonce plutôt dure.
En fait, le calendrier de remboursement pour cette année est bourré de dates. Il comprend les principales échéances suivantes :
– Janvier : une première partie de l’emprunt saoudien (le paiement annuel prévu est de 100 millions de dollars),
– Février : remboursement d’une ligne de BTA (808,2 millions de dinars) et une ligne BTCT (1 560,8 millions de dinars),
– Mars : remboursement d’une partie des prêts syndiqués en devises contractés auprès des banques tunisiennes (300 millions d’euros),
– Avril : dernière échéance du prêt qatari (250 millions de dollars) et une tranche du prêt du Fonds monétaire arabe (paiement total annuel de 78 millions de dollars),
– Mai : remboursement d’une tranche de la dette FMI (paiement total annuel de 127 millions de dollars), d’une partie des prêts syndiqués en devises auprès des banques tunisiennes (145 millions d’euros), une ligne de BTA (810,7 millions de dinars) et une ligne BTCT (100 millions de dinars),
– Juin : remboursement d’une tranche de la dette FMI, de la seconde tranche du prêt du Fonds monétaire arabe, d’une partie des prêts syndiqués en devises auprès des banques tunisiennes (123 millions d’euros) et une ligne BTCT (1 349 millions de dinars),
– Juillet : paiement de la seconde partie de l’emprunt saoudien,
– Août : remboursement d’une ligne de BTA (894,8 millions de dinars),
– Septembre : remboursement d’une tranche de la dette FMI,
– Octobre : remboursement de la troisième tranche du prêt du Fonds monétaire arabe,
– Novembre : remboursement d’une tranche de la dette FMI,
– Décembre : paiement d’une tranche de la dette FMI, de la quatrième tranche du prêt du Fonds monétaire arabe, d’une tranche de l’emprunt émis sur les marchés internationaux avec une garantie japonaise (25 milliards de yens) et d’une partie des facilités accordées au gouvernement par la BCT en 2020 (910 millions de dinars).
Bon vent aux professionnels du Trésor qui doivent bosser jour et nuit pour optimiser le refinancement de ces opérations. Il y a des possibilités d’échange et d’émission de nouveaux prêts auprès des opérateurs locaux, mais c’est loin d’être possible pour les prêts internationaux. L’accord avec le FMI est la pièce maîtresse dans tout ce processus.