Partout dans le monde, l’introduction en Bourse est un gage de transparence et les entreprises introduites à la cote sont tenues de publier, régulièrement, leurs états financiers et indicateurs en activité.
À la BVMT, en revanche, toutes les entreprises ne respectent pas cet engagement. “Sur les 5 dernières années, seules 84% de ces entreprises se sont conformées aux règles de publication obligatoire”, a déploré Bilel Sahnoun, président de la BVMT, à l’occasion de sa participation à une conférence sur la transparence dans les marchés financiers organisée par l’Atuge.
Si ces dépassements ne sont pas aussi rares que prévu, c’est à cause de plusieurs facteurs. D’abord : des sanctions qui sont loin d’être dissuasives, comme le note Bilel Sahnoun. “L’an dernier, le CMF a sanctionné 3 entreprises”, a noté le président de la BVMT. “Mais les amendes sont plafonnées à 20 mille dinars”, a-t-il ajouté.
À titre de comparaison, Sahnoun a souligné qu’à la Bourse du Koweït, les entreprises qui manquent les délais de publication risquent une amende de 5 mille dollars par jour. “En Egypte, le marché financier a gagné 5 millions de dollars par an grâce aux pénalités”, a-t-il ajouté.
La suspension de la cote peut-elle être une solution ? Pour Sahnoun, ce n’est pas toujours vrai : “Lorsqu’on prend la décision de suspension, c’est le petit porteur qui est puni”, a-t-il expliqué. Et d’ajouter : “C’est pour cela que nous avons donc décidé de ne suspendre que dans le cas d’un délit très grave”.
Le président de la BVMT a également noté qu’à l’étranger, le management est très regardant sur la valorisation boursière car elle va définir les stock-options du management ou l’accès au financement. “En Tunisie, rares sont les entreprises qui suivent leur capitalisation après leur IPO”, a-t-il ajouté.