L’économie algérienne se remet progressivement de l’impact initial de la pandémie et du choc pétrolier de l’année dernière. La crise sanitaire s’est atténuée, la plupart des mesures d’endiguement ont été levées et la production nationale de vaccins soutient les efforts de vaccination. Avec le rebond de la production et des prix des hydrocarbures, la croissance a repris, mais les perspectives sont très incertaines.
La réponse politique du gouvernement a permis d’amortir l’économie. Cependant, les chocs de 2020 ont exacerbé les déséquilibres de longue date de l’économie, accélérant la hausse de la dette publique et la chute des réserves internationales. Un recalibrage des politiques est donc nécessaire pour préserver la stabilité macroéconomique. Le plan d’action du gouvernement, dévoilé en septembre, comprend des réformes de grande envergure visant à soutenir la reprise, à libérer de nouveaux moteurs de croissance et à renforcer la gouvernance et la cohésion sociale. Il est également essentiel de progresser dans ces réformes pour assurer la transition vers un modèle de croissance plus stable, plus diversifié et plus inclusif.
L’Algérie dispose de nombreuses sources inexploitées de croissance et d’emplois. Leur développement nécessite une transformation profonde de l’économie et sa diversification hors hydrocarbures. La reprise après la pandémie offre une occasion unique à l’Algérie de reconstruire sa résilience et d’exploiter le potentiel de sa jeunesse dynamique.
Avec une population de 43.4 millions d’habitants (2019), et un PIB par habitant de 3.940 $ (2019), le taux de chômage est à 11.4%. Les principaux produits exportés sont le pétrole brut, le gaz naturel et les produits dérivés du pétrole. Le taux de vaccination a atteint 25% fin octobre, c’est-à-dire qu’un quart de la population a reçu au moins une dose de vaccin.
La croissance du PIB algérien sera, selon les projections, plutôt positive. Avec -4.9% de perte en 2020, il y aura +3.2% en 2021 et 2.4% en 2022. L’inflation, elle aussi, est positive, mais cela n’est pas une donnée optimiste pour le niveau de vie des Algériens. Étant de 2.4% en 2020, les projections sont de 6.5% en 2021 et 7.7% en 2022. L’autre donnée sensible consiste en la dette algérienne. Elle représente 50.7% du PIB en 2020. Selon les projections, elle va augmenter à 59.2% du PIB en 2021 et 65.4% en 2022.
Les challenges économiques et les priorités sont nombreux. Il faut protéger la reprise, donc élaborer des plans pour répondre à tout besoin de dépenses de santé plus élevées ou de mesures de soutien fiscal dans le cadre de l’espace budgétaire existant. Il faut également préserver la stabilité macroéconomique, cela signifie la mise en œuvre d’un assainissement budgétaire progressif soutenu par un resserrement monétaire et une flexibilité du taux de change. Enfin, il faut effectuer la transition vers un nouveau modèle de croissance, c’est-à-dire faire progresser la gouvernance et les réformes du marché pour construire un modèle de croissance plus diversifié et inclusif.
Source : FMI