La désignation d’un nouveau variant préoccupant, associée à l’alarme croissante des responsables de la santé, a fait chuter les marchés mondiaux vendredi. Le pétrole a enregistré sa pire journée de l’année, tombant à son plus bas niveau en plus de deux mois. Le nouveau variant a fait craindre un ralentissement de la demande alors que l’offre augmente. Les contrats à terme sur le brut Brent ont glissé de 10,7% à 73,45 $ le baril.
Déjà, l’administration Biden a annoncé au cours de la semaine son intention de libérer 50 millions de barils de pétrole de la réserve stratégique de pétrole. Cette décision fait partie d’un effort mondial des pays consommateurs d’énergie pour calmer la hausse rapide des prix du carburant en 2021. L’Inde, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et le Royaume-Uni libéreront également une partie de leurs réserves.
L’OPEP et ses alliés doivent se réunir le 2 décembre prochain pour discuter de la politique de production pour janvier et au-delà. Le groupe a lentement assoupli les réductions de production historiques qu’il avait décidées en avril 2020 alors que le coronavirus sapait la demande de produits pétroliers. Depuis août, le groupe OPEP+ a remis sur le marché 400 000 barils par jour chaque mois.
La baisse du prix du pétrole est la façon avec laquelle le marché exprime son inquiétude quant à une réduction de l’activité économique. Les marchés spéculent clairement qu’une propagation rapide et plus brutale du nouveau variant pourrait, une fois de plus, faire dérailler l’économie mondiale.
Les actions liées aux voyages, aux banques et aux industries ont dégringolé. D’un autre côté, les investisseurs se sont blottis auprès des fabricants de vaccins. Les actions de Moderna ont bondi de plus de 20%, ceux de Pfizer ont augmenté de 6,1%. Les prix des obligations ont augmenté et les rendements ont chuté dans un contexte de ruée vers les placements sûrs.
A court terme, la Tunisie devrait profiter de la tendance des prix du pétrole, surtout en cette fin d’année. C’est probablement une occasion pour sécuriser une bonne partie de l’approvisionnement de 2022. A moyen terme, un nouveau confinement mondial serait catastrophique.