Les flux d’investissements étrangers en Tunisie sont à leur plus bas niveau depuis 2012 à 1 383,4 MTND seulement. En réalité, la baisse provient de la dégringolade des investissements en portefeuille à 18,1 MTND seulement, l’un des plus faibles volumes sur les dernières années.
Les IDE sont restés stables à 1 365,3 MTND. L’industrie est le secteur le plus important avec 754,8 MTND. Le secteur est resté fidèle à son historique ces dernières années avec des volumes en ligne et le niveau affiché depuis 2017. La présence de filiales de groupes étrangers permet un minimum d’investissements d’entretien, ce qui explique la récurrence des montants affichés.
L’industrie a devancé l’énergie qui a totalisé des investissements de 404,5 MTND. Le secteur continue à perdre son attractivité à cause des problèmes réglementaires et du retrait progressif des principaux opérateurs pétroliers du pays. Auparavant, l’énergie était la première source de flux d’investissements étrangers. Mais en réalité, le plus gros problème est que les énergies renouvelables ne sont pas en train de prendre la relève après la chute du rythme des nouvelles explorations. La hausse actuelle des prix de l’or noir est en faveur de la Tunisie car cela va encourager les compagnies à intensifier leurs exploitations actuelles et récupérer une partie de leurs pertes antérieures, si le climat social le permet bien évidemment.
Quant aux services, ils ont attiré 200,8 MTND, représentant l’une des rares satisfactions cette année. Enfin, l’agriculture demeure le parent pauvre des IDE avec 5,2 MTND seulement. En dépit de son potentiel, il y a plein de freins réglementaires qui bloquent toute intention d’investissement dans ce secteur. A ce titre, il suffit de se rappeler les vives contestations après l’octroi de l’autorisation au fonds souverain qatari pour s’installer en Tunisie, dont l’une de ses activités consiste à mettre de l’argent dans l’agriculture. Le décollage des IDE agricoles n’est pas pour demain.
Enfin, si nous observons les statistiques trimestrielles, nous constatons que le bilan est, pour de bon, catastrophique. Les investissements étrangers n’ont atteint que 437,6 MTND, soit à peine 135 M€ ! Ces chiffres méritent une mobilisation nationale pour comprendre comment ce pays, avec tous ses atouts, ne parvient à attirer que des miettes des flux financiers qui traversent la Méditerranée. A bon entendeur !