Bien que la Tunisie soit le premier pays en Afrique à se connecter à internet en 1991, elle n’a pas généralement su tirer pleinement profit de cette longueur d’avance. Ce gap est particulièrement clair dans le secteur des fintechs où la Tunisie a accusé un énorme retard par rapport à plusieurs autres pays de l’Afrique.
Une étude réalisée récemment par Microsave et Deloitte confirme ce constat.
L’étude a couvert plus de 255 startups dans les finances établies dans une vingtaine de pays africains. Ces startups ont été classées en quatre catégories clés : fintech, regtech, assurtech et autres.
D’après l’étude, le plus grand nombre de startups dans la finance se trouve au Maroc qui accueille 48 jeunes pousses. Le Rwanda et le Cameroun complètent le top 3 avec respectivement 42 et 32 startups.
Et la Tunisie ? Elle arrive à la cinquième place avec 26 startups, dépassée par le Sénégal qui en compte 27.
La Tunisie se distingue aussi par la faible maturité de son écosystème de startups. Alors que les entreprises en phase de création et d’amorçage représentent 43% à l’échelle de l’Afrique francophone, en Tunisie, ce taux est de… 78%! Et alors que les fintechs en phase d’expansion représentent 32% en Afrique francophone, leur part n’est que de 4% parmi l’écosystème des fintechs tunisiennes.
En termes de chiffres d’affaires, l’étude n’offre pas une grande visibilité sur le marché de l’Afrique francophone, vu que la plupart des startups ne communiquent pas leurs chiffres. Mais, les chiffres d’affaires des 19 startups ayant communiqué sur leurs résultats évoluent entre 27 mille et 150 millions de dinars.